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Exposé Art déco 2ème partie (Alizée)

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Message  Hô Chi Minh Mer 11 Mai - 21:58

II. CONCRETISATION DE L'ART DECO

1. Les théories guidant/aux sources de l'art déco
Le mouvement art déco suit l'idée selon laquelle « la fonction doit dicter la forme ». Dès lors, de nombreuses théories en découlèrent et se transmirent par le biais d'écoles ou de regroupements d'artistes. Cela est en effet tout particulièrement illustré par la création, à la suite de la scission d'avec la SAD développée par Alexandre, de l'Union des Artistes Modernes, ou UAM. Cette dernière est fondée en 1929, et regroupe une cinquantaine d'artistes parmi lesquels figurent Joseph Csaky, Sonia Delaunay ou encore Eileen Gray, tous plus décidés les uns que les autres à militer pour être en accord avec leur temps. Le mot d'ordre suivit se résume donc en ces termes: « capter toutes les vibrations de l'époque, créer le lendemain », ce qui explique leur recours à un espace modulable, à des cloisons mobiles, aux volumes, aux meubles meublants et à combinaison, en accordant pour ce faire la suprématie au métal. Il nous est donc permis de souligner le parallèle existant entre les créateurs de l'UAM, et ceux, en Allemagne, du Bauhaus.
Il est de surcroît impératif de mentionner l'école de Louis SÜE (direction artistique) et d'André MARE (coordination de la coopération entre les différents protagonistes) [artistes majeurs que nous développeront par la suite] : la Compagnie des Arts français créée en 1919. Leur volonté d'unir tous les arts appliqués et graphiques au sein d'un même mouvement s'avère être leur objectif principal qu'ils mettent à l'œuvre en instaurant une sorte de « collaboration artistique ». Chacun apportant son savoir-faire et ses techniques,. .. Il s'agit donc d'un style hétérogène qui « se caractérise par la multiplicité de ses sources », ce qui en fait à la fois sa force, son luxe et son originalité. Nous voyons donc que ce mouvement revendique de la sorte le rôle du décor pour unifier les arts et les soumettre à son ambition de créer un style cohérent, rejoignant de ce fait les sécessionnistes de Vienne qui cherchaient, dès 1897, à supprimer les barrières érigées entre les différentes formes que l'art pouvait revêtir. De là, les artistes se transforment également en « ensembliers », c'est-à-dire qu'ils ne se contentent pas de créer, mais agencent également les meubles et accessoires entre eux de façon à leur insuffler une cohérence, une symbiose agréable. Il incombe ainsi à ses « créateurs dotés de talents multiples de décorer la totalité d'une pièce, du sol au plafond, de concevoir son mobilier, ses tentures et tapis, ses éclairages et autres accessoires ». Animés par un souci de clarté tout en s'opposant aux excès du démeublement, ils se voient remplir comme une profession à part entière. On peut relever à titre d'exemple la chambre de Jeanne Lanvin, très célèbre à cette époque, réalisée par l'illustre Armand-Albert Rateau (1882-1938), dont certains meubles furent utilisés pour l'exposition de 1925. Les motifs qu'il représente sont pour la majeure partie tiré de la flore, mais traités avec un sens de l'humour, un charme et une fantaisie jusque là encore méconnue à cette époque. L'inspiration de l'Égypte pharaonique, de Pompéi et de la Grèce archaïque se remarque nettement par le jeu des couleurs et des formes employées, évoquant de ce fait une méditerranée idéale, berceau de toutes les cultures. Il est également tout à fait approprié de soulever l'hésitation qui règne entre la modernité déployée précédemment, et la tradition, que trahissent les cadres, et permettant de mettre en évidence que le grand public ne peut assimiler la nouveauté que dans des proportions limitées, et a besoin de bases anciennes, solides sur lesquelles se référer. La beauté intérieure était jugée indispensable au bien-être psychologique des humains/hommes. On pourrait de la sorte qualifier l'art comme une thérapie du bonheur.
L'évolution à grande enjambée de la mode, qui ouvre ainsi la voie à une ère de « changements » fait émerger d'illustres artistes, comme le célèbre couturier Paul Poiret qui, au moyen de l'école et l'atelier Martine (qui fut considérée comme une bouffée d'air frais), fit perpétuer son savoir-faire/talent. En effet, il contribua à ce que ses employées et élèves s'initient à divers arts, comme la peinture sur porcelaine, le vitrail, la verrerie, les tapis, afin que leur productions en coutures puissent atteindre un certains degré de perfection.
Enfin, il est tout aussi approprié de mentionner l'école nationale supérieure des Arts décoratifs, appellation datant de 1925, qui prît ainsi le relais à l'école royale gratuite de dessin fondée en 1776. Cette école, toujours d'actualité, n'a pas été indifférente aux influences des années vingts, qui contribuèrent à lui donner son orientation actuelle.
Il se démarque donc de ce style, de manière remarquable, le fait qu'il ne s'agisse pas d'un mouvement mineur, mais résultant d'une -cohésion- entre de nombreux mouvements, et qui, par là, donna lieu à de nombreuses réflexions ainsi qu'à la rédaction de traités tels que le Manifeste du futurisme de Filippo Marinetti en 1909.

2.En pratique dans les œuvres, par l'intermédiaire de quelques artistes majeurs.
Commençons tout d'abord par noter que, bien que « lorsqu'un style nouveau fait son apparition, c'est dans l'architecture qu'on en voit les premiers indices » (Hugo Haberfeld, The Studio, 1906), l'Art déco n'a que peu atteint les arts majeurs parmi lesquels sont généralement classés l'architecture, la peinture et la sculpture. Beaucoup de noms d'architectes furent effectivement oubliés, et la raison en est simple: ils n'ont pas tirés profit de nouveaux matériaux qui firent leur apparition, tel que le béton, et soumettaient de plus leurs œuvres à une laideur sans précédent. Ne s'adaptant pas à leur temps, ils ne rivalisèrent pas en matière de créativité capable de répondre aux attentes de leurs contemporains. Seul Jacques-Emile Ruhlmann (ébéniste de formation) et Pierre Patout peuvent paraître faire exception, leur Hôtel d'un collectionneur réalisé pour l'expo de 1925, constituera le meilleur apport architectural de l'art déco. De ce fait, Ruhlmann peut être considéré comme le chef de file d'un style qui se répandit dans le monde entier.
A l'inverse, l'Art déco exerça une influence très active dans ce que l'on nomme les 'arts mineurs', qui comprennent aussi bien la verrerie, que la céramique, la dinanderie, l'orfèvrerie, les bijoux et la reliure. C'est par leur intermédiaire que nous allons pouvoir mettre en évidence les différentes transformations, successions, voir innovations que subit, ou plutôt amorça et mis au point l'art déco.
Après l'Art Nouveau qui fût perçu comme un écart au bon goût français, l'art déco est pour sa par vu comme un retour à l'épure et au raffinement. Sa caractéristique majeure est la géométrisation des objets, de l'espace et des personnes qui devînt de ce fait le langage de la composition. Cela peut s'expliquer en termes simples: « en étudiant ce que l'oeil peut voir, on a tendance à décomposer une image en ses parties géométriques constitutives afin d'y trouver un sens ». Dès lors, la géométrisation et la simplification permet de compartimenter et de mettre en évidence les formes, n'hésitant pas à laisser les structures des constructions apparentes. Ainsi, l'on peut relever par exemple un service en céramique, ici réalisé par Clarice Cliff, mettant en évidence la mathématisation tendant même à une abstraction, le tout rehaussé de couleurs vives, parfois presque criardes. (P219) Le recours à une géométrie à outrance se remarque aussi dans les affiches et dans une faible mesure, dans la peinture. Tout d'abord, les œuvres réalisées par Tamara de Lempicka (P 170) s'avèrent être un fleurons de l'Art déco, dans le sens où son style, mêlant originalité et interrogation, est fondé sur un contraste entre les formes anguleuses et les couleurs vives, ainsi qu'à un retour au clair-obscur afin de donner un côté dramatique, inquiétant à l'image. Ensuite, il est possible de se référer à l'affiche publicitaire du paquebot l'Atlantique.(P331) Ce dernier, pourvu d'une riche décoration intérieure Art déco, a aussi fait l'objet d'un graphisme publicitaire lié à l'essor du tourisme de l'époque. Constituant à nouveau un reflet des techniques en vogue que sont par exemple les formes géométriques, le recours à des lignes épurées, le parallélisme et le reflet, un jeu sur les tailles et les couleurs -le gris anthracite, le vert bouteille et le 'tête de nègre (qui est un brun terne) sont les nouvelles couleurs prisées : tons neutres et sobres favorisés par le nouveau conservatisme et la crise économique de la fin des années 1920. De plus, cela permet de faire un lien avec le nouvel intérêt porté aux technologies et aux transports. La vitesse et l'aérodynamique sont célébrées sous toutes leurs formes et font même l'objet de décors pour des foulards. La vitesse comme beauté nouvelle est arborée par la populations. On peut faire remarquer à ce propos que l'art du textile connaît aussi de profonds changements. Entre un retour à des fibres grossières, associé à une palette psychédélique aux tons vifs et discordants inspirée des ballets russes et des pays du soleil levant prônant une « esthétique de la couleur pour la couleur » ainsi que de l'apparition de fibres synthétiques, s'y retrouve aussi bien les décors géométriques que floraux. L'importance de ses « révolutions textiles » se lit dans le fait qu'ils constituaient souvent le seul élément décoratifs dans des intérieurs qui étaient la plupart du temps austères. Le recours à différents tissus, utilisés également afin d'orner certains meubles, comme en témoignent l'ensemble réalisé par Süe (1875-1968) et Mare (1887-1932) (p46 du petit livre), (caractérisée par des formes amples et généreuses, surchargées de grosses fleurs arrondies) nous permettent de nous arrêter quelques instants sur ces artistes polyvalents et et ayant exercé une représentation majeure dans ce mouvement qu'est l'art déco. Déjà mentionnés dans les écoles, leur association se révéla judicieuse, car leur égal souci de cohérence stylistique, leur utilisation de matières les plus précieuses et leur inspiration viennoise à laquelle ils retiraient sans scrupules la rigueur germanique, leur apporta en quelque sorte la gloire et les louanges que leur siècle avait à leur offrir. D'autres innovations furent également portées au goût du jour. En effet, les animaux firent l'objet de multiples représentations allant parfois jusqu'à constituer de véritables bestiaires,(P 15 GL et 43 PL) principalement en ferronnerie, mettant de ce fait l'accent sur le renouveau du fer forgé, au même titre que l'apparition d'imitation que sont par exemple l'argenture, le nickelage ou le chromage. Les mêmes caractéristiques se retrouvent dans ces domaines, à l'exception du travail de la laque. Non pas innovation mais découverte d'une technique japonaise, elle fit son apparition par l'intermédiaire d'Eileen Gray. Irlandaise s'étant instruite auprès du maître japonais Sugawara, son œuvre qui sans conteste fut la plus fameuse représente Le destin. La matière soyeuse et profonde de la laque, allié à ses couleurs majoritairement rouge et noir mettent en relief le goût croissant pour l'exotisme. Ce dernier peut concerner divers pays. En effet, la découverte en Égypte du tombeau de Toutankhamon s'est répercuté dans les arts, comme en témoigne les coiffes égyptiennes dont sont revêtues certaines horloges. On peut par ailleurs ajouter que ces objets deviennent électriques et voient leurs cadrans prendre des formes nouvelles. De plus, l'écriture des chiffres dans des formes différentes devint un véritable terrain d'expérimentation.(P 269). Aux Etats Unis aussi, leur environnement spécifique, constitué de nombreux grattes-ciels, revêt la forme d'une source d'inspiration directe (comme une muse), permettant de réaliser des structures en gradins (immobilier,....). Cette inspiration issue du monde contemporain à celui des artistes transparaît également dans la sculpture. P103Statues chryséléphantines ou en bronze et ivoire, pour lesquelles la peinture à froid a fait son apparition, sont majoritairement basées sur des modèles de la culture populaire telle que des étoiles de théâtre, du sport, des danseuses des cabarets,....[Le pantograph, invention majeure permet de reproduire des pièces à des tailles différentes (plus grandes ou plus petites)]. L'inspiration antique ne fait pas défaut pour autant: les statues chryséléphantines, associées parfois à la technique du contrapposto sont autant d'exemples qui font écho à la Grèce au siècle de Périclès. Ceci se retrouve également dans la verrerie, trouvant un compromis avec la mise au point d'un verre transparent (par Maurice Marinot). En effet, les nus masculins rappellent les kouroi grecs. (P204) . Enfin, il est approprié de mentionner (P231) les apports de l'Art déco dans les luminaires. En effet, aussi bien pour les vasques réfléchissantes, mis au point pour diffuser la lumière vers le haut, que pour les spot de lecture, ou encore pour les bibelots éclairant les recoins sombres, les montures tout autant que les abat-jours reflètent le style de l'époque. Dès lors, l'art nouveau est un mélange désinvolte, une synthèse de différents styles. Les artistes sont souvent polyvalents, et illustrent leurs talents dans différents domaines. De plus, ils collaborent beaucoup entre eux, comme on l'a vu par l'intermédiaire d'associations, ou de partage des techniques, les deux éléments majeurs restant le retour à des techniques de luxe, ainsi que l'emploi de matériaux exotiques.

3.La réceptivité de cet art aux multiples facettes
L'art déco est un phénomène fondamentalement français qui s'efforce d'opérer une synthèse de divers courant tout en restant dans la tradition nationale. De la sorte, ce mouvement ne remet rien en cause mais ce qui fait son succès est plutôt le fait qu'il s'abandonne au plaisir du luxe, des formes aimables et opulentes. Paris se présente donc comme la capitale mondiale incontestée des arts, quels qu'ils soient. Quelques adaptations se firent néanmoins dans les régions et il est à ce titre approprié de mentionner les faïenceries de Quimper qui, bien que cette période de l'histoire de production de cette usine soit pour la plupart méconnue, elle fut néanmoins une des période les plus créatives. En effet, aussi bien des pièces aux formes géométriques inspirées des décors africains, que la modernisation et l'innovation de certaines techniques ou méthode de fabrication comme le recourt au grès ou encore le coulage pour remplacer l'estampage, furent caractéristiques ce cette période féconde. La stylisation géométrique devient donc plus ou moins au début du Xxème, la « langue internationale » de l'Art déco. En effet, la diffusion de l'Art déco se fit de manière mondiale, à commencer tout d'abord dans les colonies. Ce mouvement, qui arriva entre autre à travers les films hollywoodiens, fut perçu comme un symbole de modernisme, dont les motifs et les styles furent assimilés, enrichis et nuancés par les cultures locales. Certains pays proches de la France acceptèrent rapidement, comme le montre le cas de l'Allemagne ou encore de la Scandinavie, cette nouvelle approche du modernisme, qui s'adapta à chaque fois aux traditions nationales. Il n'en fut pas de même pour la Grande Bretagne, qui en quelque sorte s'obstina, manifesta un refus catégorique envers la modernité dans la vie quotidienne, à tel point qu'il fut accusé d'une « véritable absence d'esprit d'aventure dans le domaine artistique ». Plus loin après l'Europe, la Russie soviétique, qui était assoiffée de modernisme manifesta sa réception à l'art déco par l'intermédiaire de Malevitch, qui vidait l'art de sa couleur et de sujets reconnaissables, ainsi que de Diaghilev, par son emploi des couleurs vives, rappelant de la sorte l'Orient. Néanmoins, dans ce pays de Michel Strogoff, l'art est utilisée à des fins politiques: la propagande s'effectue au moyen de slogans représentés sur les porcelaines et les tissus soviétiques. Les symboles de la révolution socialiste sont imprégnés d'Art déco. Enfin, outre Atlantique, les États-Unis ne furent pas insensibles à ce mouvement. Dans une grande part nourris par l'immigration de nombreux allemands qui apportèrent avec eux les techniques nouvelles, et par les artistes américains qui allaient parfaire leur formation en Europe. Malgré cela, les américain furent tout d'abord réticents à ces innovations. Les couleurs acidulées utilisées par les français étaient jugées trop osées et la sculpture Art déco mit longtemps à s'imposer en raison de la popularité durable du style Beaux-arts et d'un conservatisme solide, tant dans le milieu universitaire que populaire.
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Date d'inscription : 20/11/2010

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