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Message  noyale Mer 11 Mai - 14:32

La Chine de 1911 à 1949 : entre ombre et lumière « D’une Chine à l’autre »
intro :
La Chine est sans conteste l’un des pays qui fascine le plus, baigné de mystères et de légendes ancestrales. En Occident, il fut longtemps un symbole/emblème de raffinement et d’exotisme. D’ailleurs, d’après Françoise Jullien la Chine n’est rien d’autre « qu’un dépaysement de l’esprit ». Ainsi en 1878, la Chine fait son entrée sur la scène parisienne lors de l’exposition universelle ; mais, l’image que l’on a alors de cet empire fastueux semble quelque peu éloignée de la réalité quotidienne de ceux qui représentent presque le cinquième de l’humanité et dont la voix semble confisquée… En effet, derrière la lumière de cette culture éblouissante, apparaît un « envers du décor », quant à lui bien sombre, empreints d’atrocités et entaché de sang…
En quoi peut-on dire que le peuple chinois a su puiser dans son riche héritage pour permettre à sa culture de vivre, de survivre, au cours de cette période profondément chaotique? Et même, la culture ne se présente t-elle pas comme le point de ralliement de la société chinoise alors si divisée, voire déchirée?

I – la Chine, le pays de l’entre-deux
1) la Chine et ses voisins : entre fermeture et ouverture
• Il faut sauver le pays
A la fin de la Première Guerre mondiale, les Alliés réunis à Versailles décident de donner au Japon les territoires du Shandong qui étaient sous le contrôle de l’Allemagne depuis la fin du XIXe siècle. Le 4 mai 1919, 3000 étudiants défilent dans Pékin aux cris de : « Il faut sauver le pays ! ». Ce mouvement marque l’entrée en force d’idées nouvelles venues de l’Occident et la critique de la pensée de Confucius. Les étudiants manifestent en criant : « A bas la boutique de Confucius ! ».
partagée comme un gâteau
Au début du XXe siècle, les puissances occidentales se sont partagé la Chine en zones d’influence : Japon au nord-est, Allemagne au Shandong, Russie au nord, France au sud-ouest, Grande-Bretagne à Hong Kong...
Les Chinois utilisent l’expression guafen, « couper comme les tranches d’une citrouille », pour qualifier se partage du « gâteau chinois ».

le Japon attaque
Le Japon, où sévit une grave crise économique, envahit en 1931 les provinces du Nord-Est. Dès 1932, il « grignote » peu à peu le territoire chinois et, en 1937, occupe presque tout le pays, infligeant de terribles souffrances à la population. A Nankin, on dénombre jusqu’à 300 000 victimes. Les deux partis, nationaliste et communiste, s’unissent à nouveau pour résister, mais, dès la capitulation du Japon en 1945, la guerre civile reprend entre eux.

le lotus bleu, Hergé : auteur engagé
Les Chinois sont encore loin d'avoir pardonné les atrocités commises à l'époque et vouent un fort ressentiment, si ce n'est de la haine, vis-à-vis du Japon pour cela. Mais ce que l'on peut retenir enfin est le soutien de l'Occident et en particulier les bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki par l'armée américaine qui ont définitivement mis à terre le Japon, et placé la Chine dans le camp des vainqueurs en 1945.

Ce soutien se traduit aussi par la prise de position d'artistes à l'image de Hergé, qui, dans son album Le Lotus bleu, s'engage clairement. On dit que c'est à partir de cet album qu'il prit son métier plus au sérieux. Au début, ne pensant pas que Tintin allait connaître ce succès, il prenait son travail pour un jeu. A la fin des Cigares du Pharaon, Hergé informait que Tintin continuerait ses aventures en Extrême-Orient. Quelques jours plus tard, il reçut une lettre de l'abbé Gosset, qui s'occupait de l'aumônerie des étudiants à l'université de Louvain. L'abbé lui recommandait de se documenter sur la Chine. Hergé fut mis en relation avec Tchang Tchong-Jen, un étudiant chinois qui faisait partie de l'Académie des Beaux-Arts de Bruxelles. Ils eurent de longues conversations sur la Chine. Hergé oublia vite tous ses préjugés sur ce pays : des habitants aux yeux bridés qui mangent des nids d'hirondelles et jettent des petits enfants dans les rivières...La prochaine aventure de Tintin n'allait donc pas être une accumulation de stéréotypes européens sur la Chine mais une image réaliste du pays. Hergé avait donc une grande responsabilité : combattre des mythes infondés. Sa prise de contact avec Tchang fut si importante aux yeux d'Hergé qu'il l'intégra dans Le Lotus Bleu. Dans cet album, Tchang est un véritable ami pour Tintin, réussissant à le suivre, à l'aider et même à le faire pleurer. Si Hergé a choisi de plaider la cause chinoise, c'est parce qu'à cette époque, la guerre sino-japonaise était très présente dans l'actualité mondiale. Le conflit que l'on retrouve dans la BD est donc proche de la réalité : Chinois accusés à tord ou encore Concession Internationale compromise. Hergé s'attaque à l'attitude des Occidentaux, qui privilégient le Japon. Lors de la parution de l'aventure, des représentants Japonais à Bruxelles protestèrent et critiquèrent Hergé. En montrant le problème de l'est asiatique, Le Lotus Bleu est le plus engagé des albums d'Hergé.

• le choc avec l’Occident
L’Europe est partie à la découverte de la Chine au XVIe siècle. Avec les produits du commerce, ont circulé idées et religions. Les échanges furent d’abord fructueux, mais, à partir du XIXe siècle, la Chine subit la pression de l’Occident, qui en fait presque une colonie.

opium contre thé
L’Angleterre, qui a été conquise par le goût du thé, développe au XVIIIe siècle ses relations commerciales avec le port de Canton. En échange, elle introduit clandestinement en Chine l’opium produit en Inde. Cette drogue provoque des ravages dans la population chinoise. L’empereur fait brûler les caisses d’opium sur une plage près de Canton. Les Anglais ripostent en déclenchant deux guerres (1839-1842 et 1856-1860) pour contraindre la Chine à accepter leur marchandise.

traités injustes
La Chine est obligée de signer des traités qu’elle appellera les « traités inégaux », car ils sont tout à l’avantage des Occidentaux : elle cède à la Grande-Bretagne l’île de Hong Kong, qui commande l’entrée de la rivière des Perles, conduisant à Canton ; les étrangers, Britanniques, mais aussi Français et Américains qui les ont rejoints, obtiennent des privilèges légaux et commerciaux ; des territoires qui ne sont pas soumis à la loi chinoise leur sont réservés : ce sont les « concessions étrangères ».

le dernier empereur
De cette insurrection, la Chine sort humiliée, et un fort mouvement d’opposition au pouvoir s’est développé. A la mort de Cixi, en 1908, un enfant de 3 ans, Pu Yi, monte sur le trône. Rapidement, des révoltes éclatent et, en 1911, l’Empire mandchou s’effondre.

• Des occidentaux en Chine
Ils étaient aventureux et curieux ces écrivains, explorateurs, scientifiques et diplomates qui, au début du XXe siècle, sont partis à la découverte de la Chine. Leurs écrits ou les trésors qu’ils ont rapportés ont contribué à faire connaître une Chine encore mystérieuse.

Victor Segalen et Paul Claudel
Fasciné par la Chine ancienne, le jeune médecin et écrivain Victor Segalen s’embarque en 1909 pour Pékin. Il rencontre à Tianjin le consul de France alors en poste, l’écrivain Paul Claudel. En 1914, Segalen met sur pied une grande mission archéologique qui lui permet notamment de localiser le tombeau du Premier Empereur.

« la Condition Humaine »
L’écrivain André Malraux a effectué plusieurs séjours en Chine dès les années 1920 et a soutenu la cause communiste. Son célèbre roman, La Condition Humaine, publié en 1933, a pour toile de fond la lutte entre communistes et nationalistes à Shangai en 1927.

• une découverte mutuelle
Du XVIe au XVIIIe siècle, des milliers d’Européens se sont rendus en Chine : marchands, marins, missionnaires. En revanche, le nombre de Chinois débarquant en Europe pendant cette période n’a pas dépassé la cinquantaine. Découvrant un monde très différent, les uns et les autres ont rapporté des récits extraordinaires. L’éloignement entre les deux civilisations a fait naitre préjugés et malentendus, mais aussi
une attirance réciproque.

Le « péril jaune »
Après la révolte des Boxeurs en 1900, les Occidentaux prennent conscience que les Chinois sont capables de s’unir pour chasser de leur pays. Les journaux de l’époque décrivent avec beaucoup de détails sensationnels les combats et les massacres de chrétiens. Aux Etats-Unis, après 1900, c’est l’arrivée de vagues successives d’immigrants asiatiques qui inquiète la population.

2) De l’agonie de l’empire chinois à la proclamation de la République de Chine
agonie de la dynastie Qing
C'est donc bien à l'extinction d'une tradition politique vieille de plusieurs centaines d'années à laquelle nous assistons. C'est ainsi que l'on peut évoquer la dernière des dynasties chinoises: les Qing. Elle s'imposa en 1644 en Chine à la faveur de l'occupation mandchoue. Elle a été fondée par Aisin Giorio Nurhachi. Ainsi, elle se substitua à la Dynastie Ming, déjà affaiblie par la décadence de son administration, les guerres civiles, les luttes entre factions. Les Qing arrivèrent comme les restaurateurs et les défenseurs d'une orthodoxie néo-confucianiste, mais demeurèrent étrangers dans un pays dont l'écrasante majorité était constituée de Hans. Par exemple, la langue de la Cour demeura celle des Mandchous, et même des mesures discriminatoires furent prises à l'égard des aspects même les plus anodins des modes de vie chinois. De plus, La population fut sans doute étonnée par l'attitude conciliatrice du second empereur Qing Kangxi, la quatrième empereur qui régna de 1661 à 1722. Sa politique économique était d'enrichir les paysans et des exonérations spéciales dans les campagnes eurent pour conséquence la prospérité dans les milieux ruraux. Des révoltes injustifiées furent brisées avec puissance. Et les derniers Ming furent abattus. La période de prospérité culmina sous le règne de Qianlong, le sixième empereur qui exerça le pouvoir de 1735 à 1796, avant que commence une longue et désagréable décadence. Ce que l'on peut retenir est qu'en dépit d'une politique constante pour établir la supériorité ethnique des Mandchous, qui fut d'ailleurs d'une brutalité et d'une sauvagerie parfois extraordinaires, les notions de nationalité et de nationalisme en Chine n'émergent qu'au XIXe siècle , quand les intrusions des puissances européennes mirent en évidence les faiblesses de l'Empire des Qing.

Pu Yi : le dernier empereur
Mais l'image de cette mutation reste le dernier empereur de Chine: Pu Yi. De son vrai nom Aixinjueluo Pu Yi (7 février 1906 - 17 octobre 1967), celui que l'on connaît davantage sous le nom de Pu Yi mais appelé également Xuantong, fut le douzième et dernier empereur de la dynastie Qing, qui régnait alors sur la Chine. Il est le petit-fils du prince Chun, 7e fils de l'empereur Daoguang. Il est né dans la 32e année du règne de l'empereur Guangxu. Xuantong est couronné à seulement 3 ans alors que la Cour Chinoise est en plein désordre. Les révoltes de Wuchang, le 10 septembre 1911, le poussèrent à abdiquer le 12 février 1912, mettant fin au règne de la dynastie Qing et à la période féodale. Malgré la proclamation de la première République chinoise, il obtint du gouvernement de pouvoir continuer à résider quelques années supplémentaires dans la Cité interdite, avant d'en être expulsé par les autorités. Puis, il fut placé par les Japonais à la tête de l'État du Mandchoukouo, sous le nom d'Empereur Kangde, en 1934. Capturé par les Soviétiques en 1945, qui le déportèrent avec toute sa famille en Sibérie, il sera livré en 1949 aux communistes chinois qui l'interneront dans un "Camp de rééducation pour criminels de guerre" jusqu'au début des années 1960. Libéré, il trouvera un emploi de simple jardinier à la ville de Pékin. Puis, au sein de la République populaire de Chine, il sera désigné en 1964 comme membre de la "Conférence Politique Consultative du Peuple Chinois" et le restera jusqu'à sa mort en 1967. Pu Yi est aussi connu en tant que Dernier Empereur de Chine.
C'est ainsi que Bernardo Bertolucci s'inspira de la vie de cet homme pour créer un film intitulé "Le dernier empereur". Confronté à un interrogateur, il raconte sa vie. 1908: Puyi n'a que 3 ans quand il est enlevé à sa mère et conduit dans la Cité interdite, où il est bientôt promu empereur de Chine, à la mort de l'impératrice. Il grandit entouré d'eunuques et de courtisans chargés de veiller sur lui et de le tenir à l'écart des tumultes de l'Histoire. Ainsi, quand le Kuomintang s'empare du pouvoir, trois années plus tard, ne ressent-il guère de changement à l'intérieur de la Cité interdite qu'il lui est interdit de quitter. A 15 ans, Puyi bénéficie des services d'un précepteur, l'Écossais Reginald Johnson, qui devient rapidement son seul véritable ami... D'ailleurs, en 1988 la production reçoit le César du meilleur film étranger et est nominé pour le César de la meilleure affiche. En bref, ce que l'on peut dire est que c'est un film magnifique du point de vue des décors, des costumes, des lumières... Mais ce qui fait à la fois sa force et sa faiblesse et l'aspect biographique qui prime. Le film est relativement long (2 heures 45), mais le jeu des acteurs remarquable, en particulier John Lone et Joan Chen non dénué de quelques touches d'humour. Certes, il fallait bien ce temps là pour raconter l'histoire extraordinaire de ce dernier empereur, un homme qui finalement a passé sa vie enfermé: d'abord à la cité interdite, puis dans sa résidence en Mandchourie, enfin dans une prison communiste. Un homme sans prise sur son destin, balloté par l'Histoire.

Sun Yat-sen et la république
En 1911 est fondée la république de Chine, qui met fin à plus de deux mille ans d’empire. Elle représente un grand espoir de changements. Malgré les troubles qui agitent le pays, des idées nouvelles pénètrent en Chine, remettant en cause les fondements de la société.
Pendant les premières années du XXe siècle, la Chine est agitée par des troubles incessants. Le 10 octobre 1911, une insurrection conduite par de jeunes officiers de l’Armée impériale éclate à Wuchang (Hubei), à laquelle se rallient les gouverneurs de province. Elle se termine par la création de la république de Chine, dont Sun Yat-sen est élu président le 1er janvier 1912, à Nankin. Pour marquer une rupture radicale avec l’empire, l’année 1911 devient l’année zéro, et 1912, l’an I de la république.

les nattes tombent
Les Mandchous avaient imposé aux Chinois de se raser le pourtour du crâne et de porter leurs cheveux tressés en une longue natte dans le dos. Le port de la natte est abandonné avec la république.

La république en danger
Après l’instauration de la république, de 1912 à 1927, la Chine connaît une période de grande anarchie. Sun Yat-sen a accepté de céder son poste à un ancien général de l’Armée impériale, Yuan Shikai, qui oblige le dernier empereur à abdiquer. Mais, aussitôt nommé, le général tente de restaurer l’empire.

Sun Yat-set : le père de la nation chinoise
Né près de Canton, Sun Yat-sen (1866-1925) émigre en 1879 à Honolulu. Converti au christianisme, il apprend l’anglais et fait des études de médecine occidentale à Hong Kong. Imprégné de culture occidentale, il se lance dans la politique à l’âge de 26 ans et préconise l’établissement d’une république.

3) La longue marche vers la modernité
L’instauration de la république ne permet pas de trouver une solution à la grave crise que connaît la Chine. Le pays est ravagé par deux guerres civiles (1927-1936 et 1945-1949) et une guerre contre l’occupant japonais (1937-1945). Le Parti communiste chinois parvient habilement à s’emparer du pouvoir.

nationnalistes contre communistes
Deux grands partis politiques apparaissent en chine au début du XXe siècle : le parti nationaliste (Guomindang) et le parti communiste. Unis dans une première période pour mettre fin au pouvoir des « seigneurs de la guerre », ils se livrent ensuite une guerre civile sans merci. En 1927, Tchang Kaï-chek, le chef du parti nationaliste, installe le pouvoir à Nankin (Jiangsu), qui devient la nouvelle capitale, pour dix ans. Pendant ce temps, Mao Zedong, chef du parti communiste, fonde des « bases révolutionnaires » dans des régions montagneuses. Il y développe une stratégie de combat qui servira quelques années plus tard dans la lutte contre les Japonais.
une Chine, deux gouvernements
En 1949, devant l’avancée fulgurante des troupes communistes, Tchang Kaï-chek et son gouvernement protégés par les Etats-Unis, se réfugient dans l’île de Taïwan, où ils installent la république de Chine qui avait été fondée en 1911. Tchang est persuadé qu’il pourra reconquérir la Chine continentale, aux mains des communistes, mais il meurt en 1975 sans avoir pu accomplir son rêve.

la Longue Marche
En 1934, réfugiés dans la province du Jiangxi, les communistes doivent fuir devant les attaques du Guomindang. Ils entreprennent un long périple qui leur fait parcourir en un an 12 000 kilomètres. Partis 100 000, ils ne seront plus que 7 000 en 1936, à leur arrivée à Yan’an (Shaanxi), où d’autres chefs révolutionnaires les rejoindront. La petite ville de Yan’an devient alors la capitale du communisme chinois. Grâce à cet exploi , Mao Zedong affirme son pouvoir, et les idées communistes pénètrent en profondeur dans les provinces chinoises les plus reculées.

victoire du communisme
Miné par la corruption et l’incompétence, le Guomindang perd du terrain. De leur côté, les troupes communistes ne cessent de voir affluer des volontaires : plus de 1, 5 million de personnes rejoignent l’Armée populaire de libération entre 1946 et 1948. En 1949, elles s’emparent de Pékin et occupent bientôt tout le pays.

Guérilla à la chinoise
La stratégie de Mao Zedong se résume à cette maxime : « l’ennemi attaque, je recule ; l’ennemi s’arrête, je le harcèle ; l’ennemi s’enfuit, je l’attaque ». C’est grâce à une technique de guérilla très mobile que les troupes communistes remportent des victoires décisives sur les forces du Guomindang, trop lourdement armées.
Shangai, année 1930
Malgré les troubles qui agitent la Chine, Shangai, capitale économique, est le symbole du capitalisme triomphant pendant les années 1930. Dans cette ville cosmopolite, se développent les mouvements ouvriers les plus virulents et une nouvelle classe sociale, la bourgeoisie y fait son apparition : son mode de vie contraste avec la vie misérable des campagnes.
Le 1er octobre 1949, de la tribune de la porte de la Paix céleste, face à la place Tian’anmen à Pekin, Mao Zedong proclame : « Le peuple chinois est debout ! ». La république populaire de Chine est fondée. La paix s’installe enfin et des mesures radicales sont prises pour moderniser le pays.

communisme à la chinoise
Mao Zedong est né en 1893 au Hunan, dans une famille de paysans. Il est l’un des fondateurs, en 1921, du Parti Communiste chinois. Très tôt, il comprend que la doctrine communiste, élaborée en Europe au XIX siècle et applique en Russie depuis 1917, ne pourra se répandre en Chine que si elle est adaptée aux conditions de son pays. Il se concilie le soutien des paysans en leur promettant le partage de la terre et la fin du paiement des impôts aux propriétaires terriens.
Mao Zedong : libérateur ou dictateur ?
A partir de 1934, au cours de la Longue Marche, Mao Zedong prend la stature de chef incontesté des communistes chinois. 1949 à 1976, date de sa mort, il domine la Chine, tel un nouvel empereur.

culte de la personnalité
Fondateur du nouveau régime, Mao Zedong veut être considéré comme un grand penseur, au même titre que Karl Marx ou Lénine. Ses œuvres sont abondamment publiées et diffusés ; le parti rassemble en un même petit livre à la couverture rouge des citations extraites de ses écrits ou de ses discours. L’ouvrage, plus connu en Occident sous le nom de Petit Livre rouge, fut tiré à des millions d’exemplaires. Chacun du le brandir au cours des grands meetings qui ont caractérisé la Révolution culturelle.

âge d’or de la bourgeoisie
Mais ce qui caractérise également cette période est l'âge d'or de la bourgeoisie. La priorité que les dirigeants accordent maintenant à la modernisation sur la révolution appelle à reconsidérer la contribution de la bourgeoisie à l'histoire de la Chine contemporaine. Préparé par l'essor démographique et commercial des XVIIe et XIXe siècles, précipité par les interventions occidentales, l'épanouissement de la bourgeoisie n'occupe guère qu'une brève décennie, du milieu des années 1910 au milieu des années 1920. C'est alors que, portés par le « miracle économique » de la première guerre mondiale, les entrepreneurs chinois font une remarquable percée modernisatrice, jettent les bases d'une industrie nationale et créent une véritable bourgeoisie d'affaires. Cet âge d'or coïncide avec un profond déclin du rôle de l'État. La bourgeoisie s'efforce donc d'engager seule le processus de développement. Mais dans la situation de retard économique, de dispersion politique et de dépendance internationale qui est alors celle de la Chine, aucune stratégie de développement - pas même celle d'un développement capitaliste - ne peut se passer du concours des pouvoirs publics. Or, lorsqu'ils survient, en 1927, avec l'arrivée au pouvoir de Chiang kai-shek, ce « retour à l'État » se révèle désastreux pour la bourgeoisie qui l'a appelé de ses vœux. Les entrepreneurs doivent de nouveau s'effacer devant les fonctionnaires et leur élimination sera poursuivie par le régime communiste. pourtant le courant progressiste et cosmopolite associé à cette phase capitaliste n'est pas complètement éteint. Les dirigeants actuels essayent même de le reprendre à leur compte. L'expérience de la bourgeoisie chinoise, cette "bourgeoisie dorée", en son âge d'or sert aujourd'hui de référence: elle apparaît même comme un des fondements essentiel de la modernité chinoise. C'est précisément ce que Marie-Claire Bergère évoque dans son ouvrage: L'Âge d'or de la bourgeoisie chinoise 1911-1937, publié en 2001 aux éditions Flammarion.


noyale

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Date d'inscription : 11/05/2011

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