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Le Monde Grec antique de Amouretti et Ruzé

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Message  Nolwenn in the Sky Jeu 2 Déc - 14:15

Le Monde grec antique

Livre III : La Grèce classique

Chapitre 9 :L’avènement du Ve siècle

• Du début du Ve siècle au milieu du IV siècle, la Grèce connaît son apogée, en particulier Athène, grâce au système politique original de la cité et à une culture artistique et littéraire (apogée du théâtre), bien que de nombreuses guerres éclatent. Cité prédominante : Athènes.

1/ Le régime isonimique de Clisthène, à Athènes

o Grâce aux Spartiates menés par Cléomène I, les Alcméonides, aristocrates exilés, entraînent la chute de la tyrannie. Confusion à Athènes car il faut trouver un nouveau pouvoir
• Isagoras, archonte en 508, veut former une oligarchie avec le soutien de Sparte, exiler 700 familles dont les Alcméonides, former un conseil de 300 personnes et dissoudre l’Aréopage => protestation car les Athéniens ne veulent pas sortir de la tyrannie des Pisistratides pour être sous la coupe des Spartiates.
• Clisthène = programme démocratique

 retour des exilés, départ des Spartiates et défaite d’Isagoras

o Avec la fin de la tyrannie, les puissances familiales peuvent reprendre leur autorité. Clisthène propose un nouveau système qui « relèguent les anciens groupements à des fonctions sociales, civiles ou religieuses ».

a/ Les dèmes

 Elément de base du nouveau système politique. Correspond à nos communes actuelles. Lieu d’inscription des citoyens âgés de 18 ans et peut-être de chaque homme libre résident.
 Utilisation du démotique rattaché à un nom pour désigner un citoyen. Même si la descendance de celui change d’habitats, il reste attaché au même dème.

b/ Les tribus

• Dèmes répartis entre les dix nouvelles tribus qui remplacent les quatre tribus ioniennes. Servent de cadre à l’ensemble des institutions politiques, reliées à un système décimal.
• Les tribus doivent à la fois comprendre le même nombre de citoyens et représenter l’ensemble de la population. Pour qu’on obtienne ces résultats, découpage du territoire athénien en 3 :
o La ville (asty) = la plaine athénienne et la côte de part et d’autre du Pirée
o Le bord de mer (paralia)
o L’intérieur (mésogéia)

• Chacune de ces régions est divisée en 10 trittyes et chaque tribu rassemble une trittye de la ville, une du bord de mer et une de ‘intérieur. Les lieux de cultes sont répartis dans chaque tryttie, sauf ceux des héros éponymes qui donnent leur nom aux tribus qui sont en dehors du territoire.

c/Le Conseil des cinq-cents

• Cinq-cents bouleutes sont élus, 50 membres par tribu, tirés au sort dans chaque dème parmi les volontaires âgés de 30 ans. Le Conseil élabore les probouleuma (projet élaboré par le Conseil et soumis pour vote à l’Assemblée »
• Au fur et à mesure, le Conseil sert de « comité administratif central pour la cité », assistant les magistrats et jugeant certaines infractions. Pour plus d’efficacité, seuls les 50 membres d’une tribu (prytanes) restent en fonction pendant un dixième de l’année (prytanies). Ordre de succession « confié aux dieux », cad tiré au sort. Toutes les 24 heures, le sort élit un président, l’épistate des prytanes. Il détient d’ordinaire les clés des trésors des temples et le sceau de la cité. Avec 1/3 de sa prytanie, il passe la nuit à la tholos (lieu de réunion des prytanes).

d/ Les magistratures

• Les magistratures s’alignent sur le système décimal, ce qui correspond aux neuf archontes et au secrétaire des Thesmothètes
• 10 stratèges commandent l’armée sous la direction de l’archonte polémarque
• Election se fait à l’Assemblée mais controverse car choix préalable parmi les candidats (prokrisis) au niveau des dèmes et des tribus
• Décision finale appartient à l’Assemblée où tous votaient pour désigner le représentant de chaque tribu
• 487 : les archontes choisis par l’ensemble du peuple => fin des monopoles et modification du recrutement de l’Aréopage
• 460 : idem pour les stratèges
• Influence des archontes diminue face à l’importance des stratèges
• Magistratures centrales ne peuvent être exercées qu’à partir d’un certain nombre de richesses (hippeis) mais cela uniquement pour la stratégie et la gestion du trésor d’Athéna
• Les Thètes (ceux qui ont de très faibles revenus agricoles) n’ont cependant pas moyen d’exercer

e/ Un régime isonomique…

• Egalité par et devant la loi
• Chacun peut participer à la vie et aux responsabilités politiques
• Toute affaire concernant la collectivité doit être débattue en public
• A l’Assemblée, le vote est individuel
• Les élus doivent rendre des comptes aux citoyens

f/… poussé jusqu’à la démocratie

• Selon Hérodote, deux circonstances auraient provoqué un débat sur l’isonomie : le système est une opposition à la tyrannie, mais l’égalité peut également être gérée par un groupe restreint
• Ni les femmes, ni les métèques, ni a fortiori les esclaves ne peuvent participer alors que ce système devrait s’appliquer à un peuple entier
• De simples citoyens peuvent comprendre les affaires de l’époque, qui ne sont pas complexes et ne demandent pas de grandes compétences
• La présence d’esclaves permet au citoyen de se consacrer pleinement à la vie politique car cela lui permet de déléguer les activités professionnelles (pour les Grecs, le travail = « pis-aller »)

• Les limites observées
o La démocratie est un régime politique qui nécessite de prendre beaucoup de précautions pour être installé : maintien des phratries ; personnel politique se renouvelle peu (archontes+stratèges issus des plus grandes familles athéniennes) ; Aréopage, composé d’anciens archontes, relève du prestige

• L’ostracisme
o L’ostracisme protège de l’influence d’une personne et du retour à la tyrannie
o Tous les ans, à la 6ème prytanie, peuple réuni pour voter sur l’opportunité d’un ostracisme ; si oui, vote à la prytanie suivante à condition qu’il y ait un quorum de 6 000 votants
o Vote secret, nom du citoyen que l’on souhaite ostracisé inscrit sur un tesson de céramique (ostrakon), ostracisme prononcé à la majorité simple
o Ostracisé subit un exil de 10 ans, sans perdre ses biens ni sa citoyenneté => l’ostracisme devient alors une arme de combat pour éliminer le chef du camp adverse

• Athéniens subissent cependant des menaces extérieures dues à l’hostilité d’Egine, aux ambitions de Cléomène et aux désirs de revanche des Béotiens et des Chalcidiens

2/Les guerres médiques et l’affirmation de la puissance athénienne

a/La révolte des Ioniens


• Sources : Histoires d’Hérodote d’Halicarnasse, livres X et XI de Diodore, chroniqueurs athéniens des IVe et IIIe siècle, Eschyle, Pindare de Thèbes et Simonide de Kéos
• Des tyrans locaux sont installés par la Perse en Ionie et placés sous des satrapes (principalement sous celui de Sardes car Artaphernès est le frère de Darius). Au début les Ioniens s’en accommodent car les exigences des Perses sont faibles et la prospérité économique est stable
• 499 : révolte imprévue qui serait due aux complots des tyrans de Milet
• Aristagoras, tyran de Milet par intérim en remplacement de son beau-père Histiée, renonce à son pouvoir tyrannique, proclame l’isonomie et soutient le même processus dans les autres cités
• Au Panionion, la ligue revivifiée se réunit et décide de demander de l’aide aux cités du continent => aidée seulement par Athènes et Erétrie
• 498 : offensive grecque => prise et incendie de la ville de Sardes mais pas de sa citadelle
• Les Grecs sont battus à Ephèse => Athéniens repartent et les Ioniens se retranchent dans leurs cités
• En Ionie, pas de chef, pas d’organisation => contre-offensive perse
• 494 : Milet prise et saccagée, femmes et enfants emmenés à l’est en esclavage ; flotte écrasée
• Darius octroie aux cités d’Ionie des traités assez généreux : un tribut mais des procédures obligatoires de règlement de leurs conflits
• Reconquête des cités grecques complétée par l’expédition de Mardonios en Thrace => Thasos et ses mines sont occupées, rivage exploité pour des constructions navales.

b/ Les réactions d’Athènes

• Gêne et honte des Athéniens manifestée principalement lors de la représentation de La Prise de Milet en 493
• Election à l’archontat de Thémistocle (veut développer la puissance maritime d’Athènes et fait construire le Pirée => privilège pour les Thètes qui vont ravir la première place des hoplites)
• Aristocratie s’oppose en s’appuyant sur les classes rurales hoplitiques ; leader = Miltiade, ancien « tyran » de Chersonnèse, élu stratège en 490 grâce à sa connaissance du monde perse
• Darius lance une expédition pour obtenir la soumission des cités grecques du continent, en particulier Athènes et Erétrie

c/ Les guerres médiques

• 490 : forces perses soumettent les îles et viennent soumettre Erétrie => ville saccagée, population réduite en esclavage. Débarquent au nord de Marathon.
• Athéniens, aidés des Platéens, déclenchent l’offensive sur les ordres de Miltiade => succès (Athéniens n’auraient que 192 mort contre des milliers de Perses)
• Rapidité des Athéniens dissuade les Perses de tenter un nouveau débarquement
 Victoire des hoplites

• 490/480 : les cités grecques ne pensent plus à leurs défenses ; les conflits reprennent entre Athènes et Egine ; Sparte tente de se débarrasser du roi Cléomène pour le remplacer par Léonidas. Seul Athènes se prépare grâce à l’accélération de la construction de la flotte commandée par Thémistocle
• Xerxès prend le pouvoir et prépare une offensive par la route du nord
• Eté 481 : les Grecs partisans de la résistance se réunissent (fin des conflits entre Athènes et Egine), commandement spartiate des forces communes accepté
• 480-479 : Grèce du Nord abandonnée à Xerxès pendant que l’armée grecque dirigée par Léonidas prend position à la passe des Thermopyles ; Xerxès envoie un détachement pour prendre les Grecs à revers ; Léonidas renvoie le plus gros de la troupe et résistent jusqu’à la mort pour permettre aux grecs de regagner l’arrière et d’opérer une nouvelle défense
• Sur mer, les Grecs se retirent ; la flotte perse est gravement endommagée par des orages et des coups de vent.

• Salamine
• Concentration des troupes grecques à l’Isthme, flotte se rassemble dans la baie de Salamine. Perses se sont fait accepter en Grèce centrale, en particulier en Béotie. Certains se réfugient dans l’Acropole => exterminés et citadelle incendiée
• Thémistocle brusque les événements => bataille navale de Salamine fin septembre 480
• Flotte perse fortement endommagée, ce qu’il en reste après la bataille est désagrégé
• 479 : Mardonios essaie d’obtenir le ralliement des Athéniens, mais il échoue. Développe une offensive diplomatique en Grèce centrale et à la fin juin 479, il envahit l’Attique. Arrivée de l’armée de secours spartiate menée par Pausanias => 3 semaines de combats intenses dans la région de Platées qui se termine par la retraite des Perses (Mardonnios mort au combat).
• Seul les chefs thébains sont sanctionnés pour avoir été partisans de l’ennemi
• Pendant que les Grecs offrent des témoignages de reconnaissance aux dieux, la flotte grecque conclut la seconde guerre médique avec la débâcle du cap Mycale => Hellespont et les îles sont libérés

d/ Une génération de combattants

• La fierté du succès revient à tous. Pas une nouveauté pour les hoplites, mais c’en est une pour les thètes de la marine => radicalisation de la démocratie à Athènes
• Les combattants de Marathon sont plus loués que ceux de Salamine => Eschyle : tous les citoyens libres responsables de leur cité sont victorieux.

• Le Pirée
o Construction attribuée à Thémistocle (conception date de 490, plans de Hippodamos de Milet de 470)
o Autour de la presqu’île de l’Akté, trois baies permettent d’installer des chantiers de construction et de réparations + des abris pour les bateaux.
o Concentre les activités commerciales autour de son emporion
o Vers le milieu du siècle, fortifications du Pirée reliées à celles des Longs-Murs.

• Thémistocle et ses adversaires politiques
o Après Marathon, de grandes familles aristocratiques se disputent le pouvoir (Xanthippe, père de Périclès, des Pisistratides, Aristide, Thémistocle)
o Miltiade hors-circuit à cause de l’échec de l’expédition de Paros où il avait demandé aux Athéniens de lui accorder une confiance aveugle => son fils Cimon devra payer à la cité l’amende de 50 talents.
o A cet époque, nombreuses ostracismes (Xanthippe en 485/484 ; Aristide en 482/481)
o Thémistocle en serait à l’origine, son nom est plusieurs fois mentionné sur les tessons
o Influence de Thémistocle également dans la réforme de l’archontat en 487
o Face au danger des Perses, « union sacrée » en 480 et les ostracisés reviennent à Athènes

• La consolidation du régime politique
o Heureuse issue du conflit médique a renforcé le système clisthénien
o L’évacuation des Athéniens et la préparation au combat énergiquement menées, institutions se sont affermies

• Le prestige de l’Aréopage
o Se renforce.
o Durant la guerre, a sûrement aidé les citoyens à rester dans le cadre des lois et à préparer la défense militaire
o Après, se retrouve du coté des aristocrates conservateurs et modérés effrayés par Thémistocle

• Les finances athéniennes : les liturgies
o La cité octroie à un citoyen riche le devoir de financer une tâche civique
o Principales liturgies : triérarchie (financement des trières) et chorégie (financement des tragédies)
o Participer aux liturgies est un moyen de devenir célèbre

• L’affirmation de la puissance athénienne
o Ces derniers événements font naître chez les Athéniens un sentiment d’orgueil croissant
o Malgré les Thermopyles, l’Artémision et à Platées, Sparte n’a pas fourni ce qu’on attendait d’elle, car célébrait des fêtes religieuses et occupée à former une défense à l’Isthme.

• L’esprit artistique : le style sévère
o Art sobre et vigoureux, plus emprunt de réalisme qu’auparavant
o Architecture et sculpture triomphent dans le temple de Zeus à Olympie et Aphaia à Egine : force contenue du mouvement arrêté, sobriété et unité de la composition d’ensemble => grandeur dramatique
o Inspiration se partage entre la vie quotidienne, la mythologie et l’athlétisme ; parfois l’influence de la composition dramatique se fait ressentir.

3/Le théâtre et la naissance de la tragédie
• Pisistrate a réorganisé les Grandes Dionysies à Athènes
• 4 types de représentation donnent lieu à des concours : le dithyrambe, la comédie, le drame satyrique et la tragédie
• 3 premiers = fixation musicale et littéraire des manifestations cultuelles en l’honneur de Dionysos

a/Le dithyrambe
• Chant choral qui trouve son origine environ vers le VIIe siècle
• Accompagne un rite dionysiaque
• Très répandus dans le Péloponnèse, chœurs tumultueux et modalités orientales
• L’improvisation cesse grâce à des poètes comme Pindare et Simonide de Kéos qui en écrivent les textes

b/La comédie
• Toutes les fêtes du dieu s’accompagnent de kômoi, cortège de personnages joyeux déguisés et masqués qui observent un scénario basique composé d’une entrée tumultueuse, contestation sur un motif futile et d’un discours final bouffon
• Les scènes proches de la mascarade sont fréquentes

c/Le drame satyrique
• La présentation des trois tragédies au concours doit être accompagnée de celle d’un drame satyrique, appelé également silénique à Athènes
• Sujet mythologique peut être grave mais le chœur est composé de satyres => tonalité parodique destinée à détendre le public après les 3 tragédies

d/ La tragédie
• Son origine
o Début daté entre 536 et 533
o Thespis donne la première tragédie lors des Dionysies urbaines réorganisées par Pisistrate
o Rien dans les thèmes ni dans l’esprit de la tragédie n’est reliée à Dionysos
o Origine ne venait pas des drames satyriques, mais plus des épopées

• Sa nature
o On prend un héros épique, interprète sa destinée et centre l’action sur un moment précis
o Mode élégiaque combiné avec des chants choraux
o Alternation du dialogue et du chant choral => dithyrambe
o Transformation du héros en un être humain qui souffre et affronte sa destinée, passion ressentie par le chœur qui devient intermédiaire entre le héros et le spectateur
o Spectateurs connaissent les circonstances et l’issue du drame car ces mythes leur sont familiers
o Auteur concentre tout l’attention sur une action unique, sélectionne les éléments de la légende qui lui conviennent le mieux, traite la force intérieure du héros, utilise le mythe pour aborder des sujets d’actualité

• Sa représentation
o Foule des spectateurs immenses, pas de décors ni d’éclairages, acteurs tous masculins et au nombre de un ou deux, puis trois => masques, longues robes, cothurnes et structure très sobre des scènes
o Rôle considérable du chœur mais nous n’en savons que peu de choses (prestation du chœur autant primée que celle de l’auteur)

• Sa signification « nationale »
o Tragédie est également un fait social et politique
o A un rôle très important dans la formation du citoyen
o Tous y viennent, y compris les femmes, les étrangers, les métèques et peut-être les esclaves
o Chez le spectateur, le théâtre est l’occasion de voir comment sera traité un sujet connu, le plaisir d’être rassemblé
o Théâtre = symbole de la Cité classique



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Message  Nolwenn in the Sky Ven 10 Déc - 21:52

Chapitre 10 : Le rayonnement d’Athènes (de 478 à 431)

• Athènes a dominé le monde antique durant la seconde moitié du Ve siècle, également appelé le siècle de Périclès. Celui-ci appelle d’ailleurs sa patrie « l’école de la Grèce ».
• La puissance athénienne repose sur la formation d’un véritable empire qui se dessine plus précisément à la fin des guerres médiques
• Permet au régime de Clisthène de s’affirmer, surtout grâce à l’art et à l’éclat intellectuel de la ville.

1.L’empire d’Athènes

a/Constitution de l’empire

• Politique timorée de Sparte, les erreurs de Pausanias, la victoire de Salamine, la politique des stratèges athéniens Thémistocle et Aristide, entraînent la domination d’Athènes dans le monde grec
• En 478, un certain nombre de cités forment une symmachie (alliance) et concluent avec Athènes un pacte qui lui assure sa domination (hègémôn) => ligue de Délos
• Sanctuaire des Ioniens conservent le trésor ; très vite, dissociation d’Athènes et des autres cités
• Objectif premier : protéger la Grèce contre une offensive des Perses et faire payer au Grand Roi les ravages commis en Grèce
• Alliance exclusivement maritime et égéenne
• Proposition d’une contribution financière qui permet l’équipement collectif d’une flotte pour un talent par trière et par an
• Aristide est chargé de définir le quotient de la participation de chaque cité, le phoros, dont le total doit s’élever à 460 talents (beaucoup de grandes cités payaient ce tribut en donnant des navires)
• Renouveau de la flotte grecque et construction du Pirée => Athènes en position de force

• Les premiers succès et la politique de Cimon (477/461)
o Cimon élu stratège pour la première fois en 478
o Ascension correspond au déclin de Thémistocle : tous les deux pensent que la puissance d’Athènes se fonde sur force maritime, mais Cimon pense que l’ennemi est le Perse alors que Thémistocle est persuadé qu’il faut détruire Sparte
o Thémistocle ostracisé pour « médisme » et finit à la cour du Grand Roi
o Victoire de l’Eurymédon assure la puissance maritime d’Athènes => emprise plus lourde d’Athènes sur les autres cités
o 469 : Naxos se révolte => répression rude qui n’empêche pas l’île de Thasos de faire la même chose (siège d’un an dont les redditions sont très difficiles : murailles abattues, flotte livrée, lourd tribut)
o Politique de Cimon fait de la ligue de Délos un empire gardé sous la contrainte
o Cimon ostracisé en 461 après l’expédition à Sparte pour l’aider à lutter contre les Messéniens mais le corps expéditionnaire est renvoyé => affront qui ne sera jamais pardonné à Cimon

• 461/445 – La première guerre contre Sparte et les paix de Callias et de Trente Ans
o Rupture avec Sparte entraîne des heurts avec les alliés
o La construction des Longs-Murs s’achève
o Siège d’Egine et l’obligation de la faire entrer dans la lutte fait d’Athènes une cité inexpugnable
o Echec d’une expédition en 454 montre les limites d’Athènes
o Transfert du trésor de Délos à l’Acropole où Athènes peut puiser dans les fonds
o Victoire navale à Chypre permet de conclure une paix avec la Perse => paix de Callias (449/448) : interdiction pour la flotte perse de naviguer sur la mer Egée, zone littorale de l’Asie mineure démilitarisée
o Eubée se révolte, profitant d’une défaite d’Athènes face à la Béotie
o Athènes et Sparte décident de signer la paix dite de trente ans car les deux cités sont en pleine difficulté => reconnaissance des deux ligues (Péloponnèse pour Sparte, Délos pour Athènes) => reconnaissance pour Sparte de la constitution de l’Empire athénien

b/L’organisation de l’Empire
• Organisation financière
o Athéniens qualifient leur pouvoir d’arkhè et les citoyens d’hypèkooi (sujets)
o Il ne s’agit plus d’un pacte où les cités donnaient à Athènes l’hégèmôn mais il ne s’agit pas non plus d’un Etat dont la capitale serait Athènes => l’Empire reste une constellation de cités (états dont l’organisation financière demeure la seule base légale reconnue)
o Le phoros permet d’avoir une première idée de l’Empire
o Tous les alliés sont tributaires sauf 3 (Samos, Chios et Lesbos)
o Alliés regroupés en cinq districts qui se répartissent le montant du tribut à payer
o Montant et répartition du tribut fixés tous les quatre ans par décret du peuple athénien ( Boulè doit préparer le décret qui est voté par l’Ekklèsia)
o Les cités peuvent contester mais c’est très rare ; elles doivent s’acquitter du montant avant les Grandes Dionysies et le collège des Hellénotames est chargé d’en présenter la comptabilité à l’Ekklèsia
o Les dépenses les plus importantes sont celles qui entretiennent la flotte
o Athènes ne distingue plus entre ses navires et ceux de ses alliés => le phoros sert à payer un ensemble

• Ingérences politiques et judiciaires
o Pas de personnel politique pour gérer l’ensemble de l’Empire athénien
o Athènes soutient les mouvements démocratiques des autres cités ; elle s’accommode également de tous les régimes politiques tant qu’ils ne poussent pas les cités à la violence
o Athènes se méfie de l’aristocratie qui lui est peu favorable, l’envoi de garnisons lui permet de surveiller la « sagesse » de ses alliés
o Cependant, création du titre d’épiscopoi (surveillants), d’ « archontes dans les cités » qui sont des magistratures temporaires
o Les magistrats surveillent le recouvrement des tributs, l’application des décrets, protéger les personnes athéniennes ou étrangères qui sont protégées par Athènes
o La plupart du temps, ce sont les Athéniens qui sont sur place qui surveillent ce qui se passe dans les autres cités
o Pénalité de cinq talents lorsqu’un Athénien est victime d’un meurtre
o Généralisation de l’institution des clérouquies (fractions de la cité athénienne en territoire étranger) : on distribue des lots de terre pris sur le territoire allié mais le clérouque conserve ses droits de citoyen athénien, il vote et sert comme hoplite
o Athènes n’aurait pas eu assez d’hommes à disperser dans l’Empire => création de colonies, où les Athéniens et les « indigènes » sont le plus souvent confondus
o Liens avec la cité culturels et religieux, institutions calquées sur les siennes, mais les colons deviennent citoyens de la nouvelle cité et plus d’Athènes
o Circulation des personnes entre les différentes cités de l’Empire posent un problème judiciaire
o Accords de droit international, symbola, qui règlent des problèmes entre nationaux de différents pays
o Après des révoltes et une allusion à un discours d’Antiphon, personne ne peut être exécutée sans avoir reçu la confirmation d’Athènes
o Certaines personnes ne peuvent être jugées qu’Athènes
o Toute affaire publique qui concerne l’Empire est obligatoirement jugée à Athènes

c/Les caractères de l’Empire athénien

• Il ne faut pas voir dans l’Empire athénien une similitude avec l’empire colonial britannique du XIXe siècle
• Chez Athènes, pas d’objectifs commerciaux
• Cherche d’abord à s’assurer la maîtrise du Pont-Euxin par laquelle lui parvient le blé
• Assurer le libre accès aux matières premières pour les constructions navales
• Athènes n’envisage la thalassocratie uniquement comme force militaire, non comme force commerciale

• La monnaie athénienne
o 437 ? : Cléarque fait voter un décret visant l’unification des poids, mesures, monnaies parmi les alliés
o Décret ressenti comme une atteinte à la souveraineté des cités qui ne pouvaient plus frapper leur propre monnaie
o Cependant, dans les faits, l’évolution vers une monnaie unique était déjà en marche car avait commencé à se répandre dès les débuts de la ligue de Délos

• Empire et démocratie
o Aristote : l’Empire fait vivre plus de 20 000 personnes (directement grâce aux fonctionnaires de l’Etat, mais également tous ceux qui perçoivent un salaire public ; indirectement, de nombreux petits commerces du Pirée et d’Athènes, notamment ce qui participe aux constructions navales)
o Le trésor de la ligue de Délos sert à financer les chantiers de l’Acropole => Athènes bénéficie de sa suprémacie
o En faisant vivre une bonne partie des citoyens athéniens des 2 dernières classes, le système favorise la démocratie, qui se développe dans plusieurs villes
o Richesse et éclat d’Athènes reposent en grande partie sur les revenus financiers tirés du phoros et la situation de métropole que la cité joue pour l’ensemble de la mer d’Egée
o Certains historiens tendent à défendre avec ardeur les apports athéniens (paix maritime, progression du droit, théâtre…) tandis que d’autres soulignent les haines soulevées par la domination athénienne
o Cette domination est due au sens que portaient les Grecs aux mots liberté et autonomie => la liberté consiste à ne pas être sous une domination étrangère, mais aussi à imposer à d’autres sa domination
o L’Empire s’écroulera devant une force devenue aussi puissante qu’elle : Sparte

2/Le fonctionnement du régime

• Richesse de l’Empire favorise une stabilité sociale qui consiste en l’ascension des deux dernières classes

• Les réformes d’Ephialtes – 462/461
o Ephialtes, qui est le chef du parti démocratique, profite de l’absence de Cimon envoyé en Messénie, fait voter une loi qui prive l’Aréopage de ses prérogatives judiciaires qui sont dorénavant attribuées à la Boulè et à l’Héliée
o Le vote de cette réforme a nécessité une majorité suffisante contre la tradition représentée par les archontes aristocratiques de l’Aréopage
o Cette réforme est à l’origine de l’ostracisme de Cimon à son retour
o Ephialtes meurt assassiné peu après dans des conditions mystérieuses, mais la réforme persiste bel et bien

• Les réformes des années 461/443
o La réforme de l’Aréopage entraîne celle de l’archontat => dès 457/456, les zeugites peuvent s’y présenter, les candidats ne sont plus désignés par les dèmes mais par les tribus
o Commencement de la mistophorie, rétribution des fonctions publiques destinée à compenser la perte d’une journée de travail
o Ces aides dans le but d’encourager les citoyens à participer à la vie publique s’accompagnent d’une plus grande sévérité au niveau de l’accès à la citoyenneté
o 451 : Périclès fait voter un décret qui ne reconnaît comme citoyen athénien que les enfants dont le père et la mère sont athéniens (avant, seule la citoyenneté du père suffisait)
o La périodicité des réunions des assemblées et le rigoureux qu’elles portent sur les magistrats par la procédure de la dokimasie (vérification par la Boulè puis par un diktastèrion de la validité des conditions requises chez un candidat à une magistrature) se fixe
o Certains historiens parlent également de la graphè para nomôn (action en illégalité) qui doit empêcher l’Assemblée de prendre des décisions irréfléchies
o Les aristocrates ne disparaissent pas du pouvoir car, jusqu’à la guerre du Péloponnèse, ils restent présents dans tous les postes importants ; cependant, renforcement de contrôle institutionnel du dèmos sur ses dirigeants

• Les stratégies de Périclès
o Né aux environs de Périclès, Périclès appartient, grâce à son père Xanthippe, au génos aristocratique des Bouzyges et, grâce à sa mère, à celui des Alcméonides
o Petit-neveu de Clisthène => ses traditions familiales le mènent naturellement à la vie politique
o 472 : il assure la chorégie des Perses d’Eschyle
o 443 à 431 : il est réélu constamment stratège
o Pour Thucydide, il domine par son intelligence, par son discours (la stratégie ne donne pas de pouvoirs particuliers, il faut convaincre la Boulè et l’Ekklésia)
o Sa politique correspond à l’apogée d’Athènes, sa personnalité à l’émergence d’une démocratie qui ne cherche pas à élever un nouveau personnel politique
o Subit des attaques par le biais de procès contre ses amis, mais ces attaques n’empêchent pas Périclès d’être constamment réélu => signe de la reconnaissance des Athéniens sur la politique suivie
o Poursuit la politique engagée par Thémistocle au niveau de l’Empire ; c’est sous son autorité que se réalisent les travaux d’Athènes

3/L’éclat d’Athènes
a/L’embellissement de la ville

• Athènes prend, sous Périclès, la physionomie qu’elle conservera jusqu’à l’époque hellénistique
• Enceinte de 9 km entreprise par Thémistocle renforcée par l’édification des Longs-Murs qui relient Athènes au Pirée, lui-même fortifié
• 5 portes s’ouvrent sur les routes qui rayonnent en Attique
• Agora est une place triangulaire aux limites confuses, bordées de modestes monuments publics
• Ekklèsia se réunit sous la Pnyx, l’Aréopage sur la colline d’Arès

• L’Acropole
o 449 : Périclès fait décider le programme des grands travaux de l’Acropole auquel une partie du trésor de Délos doit désormais être confronté
o On pénètre sur l’Acropole par les Propylées, porte monumentale qui joue sur les ordres différents de ses colonnes pour permettre une arrivée sur le plateau
o L’aile nord abrite la pinacothèque, l’aile sud inachevée se heurte au sanctuaire d’Athéna
o Sur le petit bastion où Pisistrate avait fait édifié un temple à l’honneur d’Athéna, grand temple ionique érigé.
o Espace compris entre les Propylées et le Parthénon occupé par des cours fermées de portiques consacrées à Artémis et Athéna

• Le Parthénon
o Temple dorique de dimensions modérées (69.50 m * 31m), construit en 15 ans par Ictinos, assisté de Callicratès
o Le naos qui accueille la statue d’Athéna Parthénos ne communique pas avec la salle des vierges qui occupe la partie occidentale
o Huit colonnes de façade
o Sculptures sous la direction de Phidias
o Le Parthénon n’est pas un temple religieux, c’est un temple à la gloire d’Athènes

• L’Erechtéion
o Véritable temple religieux d’Athènes
o Du nom d’un ancien roi d’Athènes
o 3 portiques ioniques : le plus connu est le portique méridional où les colonnes sont remplacées par des korai
o Acropole reflète à la fois le sentiment religieux traditionnel qui abrite toute la vie du Grec, mais aussi cette religion triomphante où la victoire est fille des dieux
o Pas un hasard si les délégations d’alliés arrivaient durant les Panathénées pour discuter du phoros, car ils pouvaient apercevoir, grâce aux constructions et aux festivités, la puissance athénienne

• Les constructions de l’Attique
o Au Ve siècle, beaucoup de sanctuaires de l’Attique sont rénovés
o A Eleusis, Périclès intervient en transformant le Télestérion ou salle d’intiation des mystes
o Si Périclès intervient dans ses rénovations, c’est pour s’adresser à une population capable d’approuver et d’amplifier ses projets

b/Le théâtre, expression civique et culturelle

• Culture essentiellement orale, les livres jouent un rôle négligeable
• On chante les vers d’Homère dans les banquets dans l’enfance
• Théâtre = expression la plus éclatante de cette culture collective

• Le fonctionnement
o L’organisation incombe à l’archonte éponyme : il choisit les trois poètes tragiques autorisés à concourir et leur chorège
o Il faut, pour chaque pièce, 3 acteurs maximum qui assurent tous les rôles
o Protagoniste payé par la cité, auteur = metteur en scène ; liturgie assure au chorège une grande notoriété
o Les concours ont lieu au pied de l’Acropole
o Jurés tirés au sort ; ils décernent le prix du poète victorieux et du meilleur chorège ; prix spéciaux attribués aux acteurs
o Après la fête, réunion de l’Ekklésia consacrée à la critique de l’organisation des fêtes
o Sous Périclès, l’Etat avance deux oboles de droit d’entrée qui servent à l’entretien du théâtre
o 3 auteurs célèbres : Eschyle, Sophocle, Euripide
o Pièces d’Eschyle obtiennent l’autorisation d’être rejouées au milieu du Ve siècle, Sophocle et Euripide au IVe siècle

• Sophocle
o 468 : remporte sa première victoire sur Eschyle
o 7 tragédies sur 123 ont été conservées
o Ami de Périclès
o Participe comme tout citoyen à la vie publique : héllénotame en 443, stratège en 441
o Sujets de ses pièces empruntés aux cycles de Troie et de Thèbes (Ajax, Antigone), cycle achéen (Electre), cycle d’Héraclès (Les Trachiniennes)
o Centre ses pièces autour d’une personnalité de héros dont le caractère est défini ; doit choisir entre rester lui-même ou accepter un compromis
o Le chœur représente l’auditoire et doit réussir à retranscrire leurs réactions
o Aspect à la fois national et religieux de ces célébrations collectives qui eurent des admirateurs dans toute la Grèce

5/Le rayonnement artistique d’Athènes

• Athènes attire des intellectuels dans sa cité : Hérodote d’Halicarnasse vient se fixer dans la cité avant de partir à Thourioi, colonie panhellénique
• Epoque du style libre de la céramique à figures rouges (peintre d’Achille, peintre des Niobides)
• Artistes ont la totale maîtrise du dessin et des corps, ce qui influence certains sculpteurs (Myron, Le Discobole ; Polyclète)
• Nous ne reconnaissons la grande peinture que grâce aux textes qui en parlent => c’est ainsi que nous savons que Polygnote a peint la pinacothèque des Propylées
• La Sicile et la Grande Grèce sont les foyers de la philosophie et se couvrent de temples
• A Argos, Polyclète impose le canon de la statue grecque avec le Doryphore (porteur de lance)
• Au Péloponnèse, temples originaux (Bassae)
• A Milet, Hippodamos, premier théoricien de l’urbanisme

• Harmonie et tensions internes
o Athènes donne l’impression d’une harmonie entre la vie politique et la vie artistique, entre les parties qui atteignent cet équilibre que l’on appelle classicisme
o Harmonie n’est qu’un point précaire entre différentes tensions qui vont éclater à l’occasion de la guerre du Péloponnèse et qui demeurent présentes.
Nolwenn in the Sky
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