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Exposé Marathon

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Message  Lucas Lun 29 Nov - 20:22

c'est fouillis mais la flemme d'organiser ! et puis je suis presque aussi dégourdi devant un ordinateur qu'un hamster devant un moulin à café ! du coup j'arrive pas a mettre de pièce jointe. alors ne me jetez pas la pierre, car ce n'est pas de la mauvaise volonté mais bel et bien les limites de mon esprit. par contre vous avez le droit de me plaindre.


INTRODUCTION
La bataille de Marathon constitue un événement majeur de l'histoire grecque. Pourtant, et paradoxalement, les sources sont rares. Ainsi Hérodote et quelques inscriptions sont les seules sources du Vème siècle avant J.-C. Thucydide n'emploie pas le terme Marathon et ne fait référence que brièvement aux guerres médiques pour dire qu'elles constituent l'événement le plus important jusqu'à la guerre du Péloponnèse (Thc, I. XXIII).
Nous étudierons le rapport entre le déroulement de la bataille et le mythe auquel elle a donné lieu.
Nous verrons donc dans un premier temps les causes et le contexte précédant la bataille de Marathon, puis nous nous concentrerons sur le déroulement de la bataille en elle-même, à la manière dont la postérité à fait de cette bataille un véritable mythe.

I-CAUSES ET ORIGINES DE LA BATAILLE DE MARATHON

Lors de la révolte ionienne, durant laquelle les cités grecques d'Asie Mineure se soulèvent contre la domination Perse, ces dernières demandent de l'aide aux cités Grecques du continent. Seules Athènes et Erétrie acceptent, fournissant respectivement 20 et 5 navires. Malgré quelques victoires(notamment la prise de Sardes en 498), la révolte est finalement matée entre 497 et 494.
A la suite de cette victoire, Darius I, roi des Perses décide de se venger d'Athènes et d'Érétrie et prépare une expédition officiellement destinée à les punir pour leur aide apportée aux cités révoltées, mais comme le dit Hérodote « ces villes fournissaient un prétexte à leur expédition », puisque les perses avaient dans l'idée de faire de la Grèce une nouvelle Satrapie. En 492, une expédition dirigée par Mardonios est arrêtée au mont Athos par une tempête qui fait perdre a Mardonios environ 300 navires et 20 000 hommes (chiffres tirés des Histoires d'Hérodote-souvent considérés exagérés par la tradition grecque), et par une attaque du camp perse par les Bryges. Bien que les perses finissent par soumettre ces derniers, le succès limité de l'expédition incite les perses a renoncer a l'expansion par voie de terre. Les perses font donc demi-tour.
Toute l'année 491 est consacrée aux préparatifs militaires et diplomatiques de la prochaine offensive. En parallèle, de nombreuses cités Grecques reçoivent des ambassadeurs demandant leur soumission. Certaines obéissent, mais Athènes et Sparte refusent et font mettre à mort (Selon Hérodote) les ambassadeurs Perses venus demander la terre et l'eau (symbole de soumission) [Pour l'anecdote, la légende raconte que les envoyés perses sont jetés, à Sparte, au fond d’un puits où il y avait abondance de « terre et d’eau » et à Athènes, dans un précipice, le barathron, où l’on jetait les condamnés à mort, tandis que l’interprète est lapidé pour avoir souillé la langue grecque en traduisant les ordres d’un Barbare.]
. Aucunes des deux cités ne prennent toutefois de véritables mesures pour devancer la future offensive. En 490, l'armée Perse, dirigée par le général Datis, assisté par Artaphernès traverse la mer Égée et se dirigent sur l'Attique. Certaines versions ont estimé un ensemble de 100 000 à 200 000 Perses, mais les historiens contemporains s'accordent pour dire que le chiffre réel est compris entre 25000 et 50000, ce qui est déjà un nombre considérable pour l'époque. L'armée Perse atteint la pointe Sud de l'Eubée, ravage Érétrie et déporte la population près de Suse=>Première étape de la vengeance du grand roi.
En septembre 490, elle débarque, sur les conseils de l'ancien Tyran d'Athènes , sur la plage d'environ 4 kilomètres qui borde la plaine de Marathon, à quarante kilomètres d'Athènes. Le choix de ce lieu peut paraître étrange- puisqu'assez éloigné d'Athènes- mais il se révèle être en fait un lieu stratégique puisque les Perses, en cherchant à y attirer l'armée athénienne, veulent surtout permettre à leur flotte de débarquer à Phalère, le port d'Athènes avant le retour de l'armée, et ainsi de se faire livre la ville. De plus, une autre raison qui pousse les Perses à débarquer à marathon est que la baie est large et peut donc accueillir de nombreux vaisseaux.
Finalement, il ne faut pas oublier qu'Hippias (comme nous l'avons dit précédemment, ancien tyran d'Athènes) participait à l'expédition perse, et avait influé sur le choix de la plaine de Marathon en tant que lieu de bataille; or la région était le fief des Pisistratides.
Cependant, avant la bataille militaire se tient une autre bataille, politique celle-ci.
Cette « bataille » est relatée par Hérodote dans Histoires, VI, 112-120. Son récit intègre en effet le discours de Miltiade qui veut persuader ses collègues stratèges d'engager le combat. Lors du vote de la décision d'une offensive contre les Perses, les dix stratèges athéniens sont séparés en deux camps :
ceux qui ne voulaient pas engager le combat, faute d'assez de combattants à leur avis,
ceux, soutenant Miltiade, qui pensaient qu'il fallait agir.
 Pour les départager, il faut faire appel à un onzième homme, désigné par le sort C'est Callimaque d'Aphdina qui était alors désigné. Miltiade s'adresse à lui et veut le persuader de lui apporter sa voix. Pour cela, son argument est simple : si les Perses ne sont pas battus, Athènes retombe sous la tyrannie d'Hippias aggravée par l'allégeance au Grand Roi. Il s'agit donc de combattre, malgré l'infériorité numérique, pour sauver la liberté et la démocratie. Callimaque se laisse convaincre
Les Athéniens n'attendent donc pas derrière leurs remparts mais au contraire, conduits par le stratège Miltiade, les hoplites athéniens et platéens se rendent à la rencontre des Perses. Hérodote ne donne pas de chiffres pour les forces grecques. Plutarque les estime à 9 000 Athéniens et 1 000 Platéens. Ces chiffres sont généralement acceptés par les historiens contemporains.

Le 13 septembre 490, les Perses entreprennent d'attaquer Athènes par terre et par mer. Une partie des troupes perses, y compris la cavalerie, rembarque, avec pour objectif de débarquer à Phalère afin d'atteindre rapidement l'Acropole. On estime que les troupes restantes représentent à peu près 21 000 soldats perses.

Présentation des principaux personnages de la bataille de Marathon :
DARIUS Ier : né vers 550 avant notre ère, et mort en 486, il est le 5e roi de l'empire perse (?????), et est dit Darius le Grand. Il appartient à la dynastie des Achéménides. Il ne participe pas personnellement à la bataille de Marathon, ce qui prouve que l'expédition avait pour les Perses une importance moindre.
HIPPIAS : Tyran d'Athènes de 527 à 510, il est le fils de Pisistrate(et donc membre de la famille des Pisistratides), auquel il succède avec son frère Hipparque. Après le renversement de la tyrannie à Athène, il est forcé à s'exiler en -510, et se retire alors auprès de Darius Ier. Il le pousse à entreprendre la première Guerre Médique. Il est tué peu après la bataille de Marathon.
MARDONIOS : général perse qui joue un rôle principalement dans la 2nde guerre médique. Il est apparenté a la famille des Achéménides, puisqu'il a supposément épousé l'une des filles de Darius Ier. Il dirige la première expédition contre la Grèce en 492, avant d'être forcé à faire demi-tour.
DATIS : général grec aux ordres de Darius Ier, chargé, avec le général Artapherne, de diriger la flotte qui en 490 fait route vers la Grèce. Ils s'emparent des Cyclade et détruisent la ville d'Erétrie, mais sont arrêtés à Marathon

MILTIADE: né à Athènes en 540 avant notre ère, et mort à Athènes en 489. Il fut un stratège athénien, à qui la victoire de Marathon est traditionnellement attribué.
II- LE DEROULEMENT DE LA BATAILLE DE MARATHON.


Les troupes athéniennes sont dirigées par dix stratèges (un pour chaque tribu). Chaque stratège commande l'armée pendant une journée, à tour de rôle. Cependant, il semblerait qu'à chaque fois, les stratèges aient confié le commandement à un seul d'entre eux, Miltiade.
Comme nous l'avons dit précedemment, l'armée perse est commandée par les généraux Artapherne(vraisemblablement responsable de l'armée de terre), et Datis (responsable de la flotte). Selon Hérodote, la flotte perse est composée de 600 trières, mais il se contente de dire que l'infanterie est nombreuse (nous avons vu auparavant que les historiens estiment les forces Perses en présence à Marathon à environ 21000 soldats ).

Devant l'évolution de la situation, les Athéniens n'ont plus le choix : il faut battre les Perses dans la plaine de Marathon puis devancer les navires ennemis et gagner Athènes pour la protéger.
Les troupes Grecques, avec leurs alliés de la cité de Platées, occupent deux petites hauteurs, le Pentélique et le Parnès. Miltiade, l'un des dix stratèges athéniens connaît la faiblesse de l'armée perse pour avoir combattu avec eux lors de l'offensive contre les Scythes. En effet cette armée est composée de soldats d'origines différentes, ne parlant pas les mêmes dialectes et n'ayant pas l'habitude de combattre ensemble. De plus l'armement perse, avec des boucliers en osier et des piques courtes, ne permet pas les combats au corps à corps. Les Grecs, sur les hauteurs, attendent l’arrivée des renforts Spartiates et les Perses ne s’engagent pas. Après une dizaine de jours, le stratège Miltiade déploie les troupes athéniennes.


Stratégies :


Les Athéniens sont en position défavorable à Marathon :
Toute défaite à Marathon signifierait aussi l'anéantissement total de l'armée athénienne puisqu’ils ont dû mobiliser tous les hoplites disponibles et sont malgré tout en infériorité numérique..
Les troupes athéniennes sont dirigées par dix stratèges (un pour chaque tribu). Chaque stratège commande l'armée pendant une journée, à tour de rôle. Cependant, il semblerait qu'à chaque fois, les stratèges aient confié le commandement à un seul d'entre eux, Miltiade.
Les Athéniens doivent bloquer les Perses sur la plage de Marathon en les empêchantd'en sortir et éviter d'être débordés sur les flancs. Ils ont réalisé le premier objectif. Ils n'ont donc pas besoin de déclencher la bataille trop tôt. Par ailleurs, les hoplites étant vulnérables face à la cavalerie, dont disposent les Perses, toute attaque est risquée, ce qui pôurrait expliquer l’attaque tardive des grecs, qui ne chargent que quand les perses procèdent au ré-embarquement de leurs troupes pour assiéger athènes.

La stratégie des Perses reste hypothétique. Selon E. Lévy, ils souhaitent vider la cité de ses défenseurs, les fixer à Marathon en débarquant la moitié de leurs troupes et contourner les hoplites pour prendre Athènes par la mer, ses portes ouvertes par les hommes d'Hippias. C'est une des raisons pour lesquelles, bien qu'en supériorité numérique, les Perses n'auraient pas immédiatement attaqué. Une autre est qu'ils se méfient des hoplites, beaucoup plus puissants que leur infanterie légère.


Tactique:

La grande force des phalanges grecques est leur impact frontal capable de disloquer les lignes de fantassins adverses ; par contre elles sont peu manœuvrables et sont très vulnérables sur les flancs: il est alors crucial pour les grecs qui sont en infériorité numérique de ne pas se faire déborder en particulier par la cavalerie perse. Il est donc impératif d'une part d'élargir le front et d'autre part que les phalanges latérales soient plus puissantes pour faire reculer les ailes ennemies et ainsi envelopper le centre perse où se trouvent les meilleures troupes
Ainsi, Miltiade étend la ligne des Grecs sur un front aussi large que l’armée Perse soit 1600 mètres. Pour faire face à l'ennemi (très supérieur en nombre), le centre est dégarni et les ailes renforcées. Les Perses, eux, ont pour tactique d'enfoncer ce centre Athénien. Un intervalle de 1480 mètres (Huit stades) sépare les deux armées.


Le résumé qui suit est un résumé des Histoires d'Herodote, qui y décrit très précisément la bataille :
Lorsque la ligne grecque est en place, Miltiade donne l'ordre d'attaquer. Hérodote raconte que les Grecs courent toute la distance qui les sépare des Perses en hurlant leur cri de guerre, mais cette partie du récit est mise en doute par les historiens contemporains : en effet, l'armure complète, au moins 20 kg, serait bien trop lourde pour permettre aux Grecs de courir sur une telle distance (rappelons le, environ 1500 mètres). Cette course serait donc plutôt une marche rapide, les Grecs ayant vraisemblablement parcouru les 100 derniers mètres en courant, ce qui leur aurai permis de subir moins longtemps les flèches des archers perses (dont la portée est estimée à 200 mètres). Hérodote suggère que c'est la première fois qu'une armée grecque court vers son adversaire, ce qui surprend les Perses pour qui cette charge des Grecs est preuve de folie (puisque les grecs : n'ont ni cavaliers ni archers).
Les Grecs traversent sans encombre les volées de flèches perses, protégés par leurs armures, et percutent la ligne ennemie. Le choc de la phalange d'hoplites est dévastateur : les hoplites étant tous en contact via leurs lances et leurs épaules, il faut considérer la masse totale de la phalange et l'énergie qui découle de sa vitesse, puisqu'elle se lance au pas de course. L'énergie cumulée par la phalange aurait été telle que l'impact aurait renversé les fantassins adverses. Les flancs grecs dispersent facilement les troupes qui leur sont opposées car elles sont constituées de troupes levées dans l'empire ou d'Ioniens peu motivés et donc plus faibles que le centre. Cette partie des troupes Perses serait vite remontée, dans la panique, à bord des navires. Le centre résiste mieux : il est composé de troupes d'élite, les Immortels entre autres, et ils enfoncent le centre de l’armée grecque (ce à quoi les stratèges grecs s’attendaient). Les ailes grecques, au lieu de poursuivre les perses en fuite vers les navires, se rabattent sur le centre dans une manoeuvre de tenaille. La panique saisit leurs rangs, les soldats perses sont pris au piège. Vainqueurs, les Grecs laissent les Perses rembarquer dans le plus grand désordre, puis les poursuivent jusque sur les navires incendiés. (Herodote)

Equipements perses et grecs:

L'armement des Grecs est celui d'une infanterie lourde : les hoplites athéniens et leurs alliés platéens sont protégés par un casque, un bouclier, une cuirasse (que les traits perses, pas assez puissants, ne pouvaient pas enfoncer), des jambières(cnémides) et des brassards en airain(bronze). S'y ajoutent une épée, une longue lance et un bouclier de peau et de lames de métal. Enfin les hoplites combattent en rangs serrés (selon la formation de la phalange), leurs boucliers formant devant eux une muraille. Des esclaves athéniens furent libérés peu avant la bataille pour servir d'infanterie légère. Leur nombre et leur rôle durant la bataille n'est pas connu car les faits et gestes d'esclaves n'étaient pas jugés dignes d'être rapportés par les auteurs anciens
L’armée Perse quant à elle est composée d’infanterie légère, les soldats sont équipés de boucliers en osier et des piques courtes, qui ne permettent pas les combats au corps à corps => Avantage pour les Grecs.
Pertes :
On estime que les Perses ont perdu environ 6 400 combattants, tandis que les Grecs en ont perdu « seulement » 192. Miltiade laisse un détachement de garde sur place et les Grecs rejoignent Athènes à marche forcée.


III-Comment la postérité a fait de cette bataille un véritable mythe

A. La réalité des faits et création du symbole
Car, bien que le rapport de proportions entre les grecs et les perses eut bel et un bien un aspect incroyable (10 000 grec [9 000 athéniens ; 1 000 platéens] contre une armée d'invasion d'environ 30 000 à 50 000 perses), sont importance peut être à relativiser. En effet selon Patrice brun [...] : « Le bilan de leur croisière (les perses) était largement positif : Athènes n'était qu'un enjeu mineur et Marathon un épiphénomène, désagréable, certes, mais qui ne remettait pas en cause leurs conquêtes dans la mer Egée. ». Il semble également que suite à la bataille, les perses n'aient pas directement pensé à la vengeance, contrairement à l'idée généralement reçue. Le royaume perse était alors en proie à des conflits internes (mort de Darius) qui semblaient plus préoccuper le roi des rois qu'une « humiliation » à marathon.
Pour les grecs cependant, le fait est extraordinaire, c'est la première fois qu'une troupe grecque repousse une attaque perse. Pas étonnant de ce fait que cette victoire fut directement érigée par les grecs en véritable symbole de la lutte pour la liberté et la défense des institutions démocratiques alors jeunes (20ans – 510). Soulignons cependant que c'est un thèmes (la lutte pour la liberté) qui sera principalement développé sous Périclès et particulièrement pendant la guerre de Péloponnèse. C'est également par la suite, au cours des grandes années de la puissance athénienne que le terme de marathonomaques sera employer comme symbole de courage et l'on y fera souvent référence.
A la suite de la bataille, des honneurs exceptionnels sont réservés aux grecs tombés sur le champs de bataille. Un tumulus est monté sur le lieu même de la bataille et on peut lire sur des stèles le noms des soldats morts au combat ainsi que la tribu à laquelle ils appartenaient. Callimachos bénéficie quant à lui d'une offrande sur l'Acropole.
Un trophée (tropaion) est également érigé après la bataille, ils s'agit d'un mannequin avec les plus belles armes prises sur les lieux de la déroute perse et censé prendre les dieux à témoin. Il est remplacé environ 40ans plus tard par une colonne en marbre. Dans les années qui suivirent on faisait des offrandes dans divers sanctuaires panhelléniques, notamment à Delphes et Olympie.
Des jeux en l'honneur d'Heraclès furent également organisés dans la plaine de Marathon, les troupes grecques ayant campées dans un sanctuaire du héros qui s'y trouvait.
Des cérémonies régulières furent aussi instaurées sur les lieux de l'engagement ainsi que des sacrifices et un devoir pour les jeunes gens de transmettre le souvenir de la bataille. Ces pratiques durèrent longtemps car une inscription datée de 123avt J-C indique que les éphèbes se rendaient encore au tumulus pour rendre hommage aux grecs morts dans la bataille.
Notons également que le poète Eschyle ne voulut qu'on gardât comme souvenir de lui que le fait qu'il avait combattu à marathon.

B) « Un seul son de cloche »

En effet nous ne disposons, comme source littéraire, que du récit d'Hérodote, personnage de sensibilité athénienne et ayant largement contribué à la mythification de la bataille par un récit à sens unique. Ce qui peut paraître logique pour un grec ayant à cœur le prestige de « sa » (Hérodote n'a jamais été un véritable citoyen athénien) cité et par extension de son peuple. Un récit donc à l'avantage des grecs (en particulier des athéniens), de leurs stratégie, dans l'élaboration de laquelle le rôle de Miltiade et du Polémarque est souligné (exagéré ?) par Hérodote :
« Les stratèges des athéniens étaient divisés d'opinion en deux camps ; […], ne voulaient pas qu'on livrât bataille ; les autres, dont était Miltiade, engageaient à la faire. Ils étaient divisés et l'opinion la moins bonne était en passe de prévaloir ; mais il y avait un onzième votant, le polémarque, […]. Miltiade alla le trouver et lui dit : « Il dépend de toi maintenant, Callimachos, ou bien de rendre Athènes esclave ou bien d'assurer sa liberté, et de laisser de toi, pour tout le temps où il y aura des hommes, un souvenir tel que n'en laissent pas même Harmodios et Aristogiton. » » (Harmodios et Aristogiton : « tyrannicides », assassins d'Hipparque, frère d'Hippias).
Un récit présentant également un courage grec idéal et magnifié :
« Les Perses, quand ils les (les grecs) virent arriver sur eux en courant, se préparaient à les recevoir ; constatant qu'ils étaient peu nombreux et que malgré cela, ils se lançaient au pas de course, sans cavalerie, sans archers, ils les crurent atteints de folie, d'une folie qui causerait leur perte totale. […] Les Athéniens […] combattirent de façon mémorable. Il furent en effet, […], les premiers de tous les grecs qui allèrent à l'ennemi en courant, les premiers à supporter la vue de l'équipement des Mèdes et d'hommes portant cet équipement, alors que, jusque-là, rien qu'à entendre le nom de Mèdes, les grecs étaient pris de peur. »
C'est de cette manière que le récit d'Hérodote a en partie permis la mythification de la bataille et également le grand prestige qu'en tirèrent les Athéniens.
C. exagérations et interventions divines
Les interventions divines en rapport avec la bataille sont mentionnées dès le récit d'Hérodote, en effet, pour lui, la victoire est entre autre liée à l'aide accordée par les dieux aux athéniens. Mais il mentionne également explicitement l'apparition du Dieu Pan au coureur Philippidès. Celui-ci lui aurait demander de réclamer aux athéniens de lui rendre le culte qu'il mérite au vu des services qui leur avait rendu et qu'il était encore prêt à leur rendre. Plus tard Pausanias transformera un peu sa requête, le dieu pan aurait selon lui promit a philippidès d'intervenir aux côtés des athéniens pendant la bataille si ceux-ci lui rendaient un culte. De plus Hérodote nous parle d'un grec qui ,au cour de la bataille, aurait perdu la vue après avoir distingué un hoplite de très grande taille arborant une gigantesque barbe qui recouvrait son bouclier et qui aurait tué son voisin de ligne.
Enfin un document iconographique attribué à Polygnotos de Thasos, perdu aujourd'hui, mais dont Pausanias nous a laissé une description, daté de 465 et qui aurait été commandé par un parent de Cimon (fils de Miltiade) ; représentait le héros Marathon (qui a donné son nom à la plaine) combattant aux côtés d'héraclès, athéna et Thésée (premier roi mythique d'athènes).
Ces interventions ou allusions divines dès les textes d'Hérodote témoignent déjà du fait que pour les grecs, la bataille est assez importante pour intéresser les dieux.
Par la suite, sous l'empire romain, la bataille de marathon est passé dans le patrimoine commun des grecs et par extansion du monde greco-romain. Son éloignement dans le temps la rapproche de plus en plus des exploits mythiques de Thésée.
Plutarque fait même participer le héros à la bataille : « parmi ceux qui affrontèrent les Mèdes à marathon, beaucoup crurent voir le fantôme de Thésée en armes s'élancer à leur tête contre les barbares ».
C'est également sous l'empire que se normalisèrent les exagérations quant à la bataille déjà mythique. Nous pouvons présenter ici quelques exemples témoignant des points culminant de ces hyperboles. De cette façon le rétheur Cornélius Népos nous présente une armée perse de 700 000 hommes et un grec du IIe siècle après JC nous livre un récit de la bataille tout à fait particulier. En effet selon lui la phalange athénienne s'avança dans la plaine en procession et non en ordre de combat. Les hoplites se ruèrent sur l'armée perse si vite que ceux-ci n'eurent même pas le temps de se retourner pour fuir et que leurs pertes furent telles que le flot de sang était assez abondant pour porter les bateaux des fuyards.
Et c'est au IIIe siècle de notre ère que fut inventé par le rétheur grec Lucien de Samosate le mythe de Philippidès messager annonçant à sa cité la victoire. Mais c'est bel et bien cette invention qui inspira la fameuse course que l'on connait aujourd'hui.

Conclusion

Nous avons donc pu envisager la bataille à la fois par son aspect réel et historique et par celui du mythe qui s'en suivit. Bien que la postérité présente un événement dont l'importance aurait pu être relativisé, on ne doit tout de même pas oublier qu'il s'agit d'un fait assez extraordinaire pour que la cité qui s'est érigée seule face à l'empire le plus puissant de l'époque en tire un grand prestige dont on se souvient encore aujourd'hui. De plus Athènes trouva, à l'époque de l'impérialisme, marathon comme la parfaite justification de son attitude vis à vis des autres grecs. Elle considérait avoir libéré la grèce entière de la menace perse.
La course qui avait été effectuée, selon Lucien de Samosate, par Philippidès entre marathon et Athènes fut reproduite dès 1896 et gagnée par un berger grec du nom de Spiridon Louys. En 2004, lors des jeux olympiques d'athènes, les coureurs du marathon passèrent devant le tumulus qui abrite encore aujourd'hui les restes des morts de la bataille.
Celle-ci inspira d'ailleurs de nombreux artistes au cour du XIXe siècle et donnera même lieu à un film de Jacques Tourneur en 1959. Bien que celui-ci prit beaucoup de libertés vis-à-vis de la réalité historique, comme il était de mise dans le cadre du péplum, c'est tout de même un témoignage de la vivacité du symbole auquel la bataille donna lieu.

Lucas

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Date d'inscription : 29/11/2010

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