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Exposé Russie 1ère partie

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Message  Titouan Mar 8 Fév - 9:36

Exposé Russie à l'époque de la Renaissance Européenne

A )L'Héritage Byzantin
La prise de Constantinople par les Turcs ottomans, en 1453, amène l’Église russe orthodoxe à considérer Moscou comme « la troisième Rome », héritière de Constantinople en tant que centre de l’orthodoxie chrétienne. L’aigle à deux têtes de Byzance est incorporé aux armes de la Moscovie et considéré comme le symbole de la sainte Russie.
C'est le 12 novembre 1472 qu'Ivan III épouse Zoé Paléologue, nièce du dernier empereur byzantin, Constantin XI , tué lors de la prise de Constantinople par les Turcs en 1453.Zoé Paléologue se convertit à l'orthodoxie et prend le prénom de Sophie. A la mort de son père Thomas Paléologue, despote de Morée dans le Péloponnèse, elle s'est retrouvée sous la tutelle du pape Sixte VI. Celui-ci espère par ce mariage favoriser l'entrée de la Russie dans le giron catholique. Le cardinal Antoine Bonumbre lui sert d'escorte pendant le voyage et accompagne d'ailleurs la princesse, mais le métropolite Philippe force le grand-prince Ivan III à lui refuser l'entrée dans Moscou. Il laisse cependant y pénétrer les artistes italiens qu'elle emmène. L'un d'eux, Aristotile Fioravanti, fut l'architecte de la cathédrale de l'Annonciation au Kremlin .
Le mariage d'Ivan et de Sophie est vu en Russie comme un symbole. Par sa présence, la nouvelle reine légitime Moscou dans sa prétention à être la « Troisième Rome ». Elle apporte en guise de dot à Ivan III le blason de l'Empire Byzantin, l'Aigle à deux têtes, introduit au palais le cérémonial byzantin qui faisait du grand-prince de Moscou le successeur et l'héritier légitime des empereurs de Constantinople.
Parallèlement, Ivan III se construit à Moscou un pouvoir absolu sans précédent calqué sur celui des empereurs romains et byzantins, que les rois de France et d'Angleterre, à cette époque, ne possèdent même pas. La publication en 1497 du célèbre Code appelé Soudiebnik/Justicier, premier code de lois russe compilé par le scribe , démontre clairement ce pouvoir que le souverain russe est en train de concentrer entre ses mains. De plus, les Italiens et les Grecs, arrivés avec Sophie, l'influencent dans la création d'un État centralisé et d'un gouvernement que l'on qualifiera très bientôt d'autocratique.
Lorsque Ivan le Grand décède en 1505, le résultat de cette politique aboutit à la formation de la Moscovie, le plus puissant État d’Europe orientale qui, depuis la fin du XVe siècle, commence à se désigner sous le nom de Russie.

B) LITTERATURE

Petite intro

Une tradition orale forte et une acculturation de Byzance réussie, forment les traits dominants de la littérature russe.

Les Genres Littéraires:

Le monde médiéval russe s'est exprimé par écrit dans des oeuvres nombreuses et variées. Nous n'en retiendrons que les plus importantes: les « dits » (slova), les récits historiques (povesti), les « chroniques » (letopisi), et les « vies » (zitie).

Les dits (Slova)
Ce sont des oeuvres épidéictique, de style oratoire et éloquente. Ce genre d'oeuvre n'est pas à la portée de tous; elle exige la profondeur du contenu, un apprentissage spécial, une grande maitrise professionnelle et une culture littéraire exceptionnelle.

Les récits historiques (povesti)
Le « récit » est en fait un terme générique sous lequel sont répertoriées des oeuvres différentes réunies par la volonté du narrateur, mais qui toutes ont en commun une approche historique.
Ce genre littéraire évolue au cours du temps. Aux XIVème-XVIème se développent les récits historico-légendaires comme le « Récit sur la vie de saint Mercure de Smolensk » ou le « Récit sur Timur-Aksak ».

Les chroniques (letopisi)
→ Le terme letopis' désigne les oeuvres de la littérature historique qui sont construites sur le modèle des annales. Les évènements sont rapportés dans leur succession chronologique et chaque rubrique débute par la formule: « En l'an... » (en russe cela donne v leto... d'où le terme letopis')
Dans la majorité des cas, ces oeuvres ne sous sont pas parvenues dans leur intégralité. Les chroniqueurs, des lettrés, des savants, des écrivains ou des publicistes, insèrent dans leurs oeuvres les travaux de leurs prédécesseurs en leur donnant leur propre interprétation et en y ajoutant leurs compléments. A côté des notations développées des évènements de l'année, se trouvent également des récits rapportant les campagnes et la mort des princes, les mentions des éclipses de soleil et de lune, des intempéries exceptionnelles, des épidémies etc...

→ A côté des chroniques, la Russie a continué un genre historique né à Byzance, les Khronographi, qui placent l'histoire russe dans la continuité de l'histoire universelle, depuis la création du monde, le règne des empereurs byzantins et les évènements contemporains de l'histoire slave et russe.
La première rédaction du Chronographe russe a été réalisée en 1512. Il décrit la succession des empires ( juif, babylonien, perse, grec et romain) et s'achève par la prise de Constantinople par les Turcs en 1453. Dans cette oeuvre sont insérées des oeuvres byzantines traduites par les Russes et considérées comme l'héritage de leur propre patrimoine culturel. On y trouve par exemple le « Roman d'Alexandre » ou encore la « Guerre de Troie ». Toutefois la majeure partie du texte est consacrée aux témoignages historiques, l'origine des Slaves, le baptême des Bulgares, la traduction des livres en langue slave et les évènements de l'histoire russe.
La finalité du « chronographe » est d'être une encyclopédie historique originale insérant les Slaves, et particulièrement les Russes, dans une conception universelle de l'Histoire.

Les vies (zitie)
Les vies recensées dans ces ouvrages sont principalement des vies de saints. Ceux-ci sont classés grâce à une typologie hierarchique qui définit le type de héros: les martyrs, les confesseurs de foi, les saints, les bienheureux, les stylites, les fols-en-Christ, etc.
Aux XIVème-XVème, une nouvelle étape du développement des vies de saints est franchie sous l'action d'Epiphane le Très-Sage et de Pacôme Logothète; mais la grande activité de rédaction des vies de saints se produit au milieu du XVIème à la demande du métropolite Macaire qui préside deux conciles en vue de procéder à la canonisation des saints russes.
A son initiative est composé le « Grand martyrologue » (Velikie Minej Cetii) dans lequel sont insérés tous les livres saints qui se trouvaient en Russie. Dans la seconde édition, en 1552, on dénombre près de 70 vies de saints russes.


C ) Les Arts (l'Architecture)

La tradition locale s'épanouit par l'intermédiaire des arts importés. En effet, l'art russe de l'époque médiévale se présente comme un art d'héritier de la tradition byzantine qui toutefois la transcende en utilisant son propre héritage

L'architecture en pierre et en brique

L'architecture et particulièrement l'architecture en brique est arrivée dans la Russie comme un héritage byzantin.
Aux XIVème et XVème siècles l'art russe connait un renouveau qui se manifeste d'abord à Novgorod où résident nombre d'artisans locaux et étrangers parmi lesquels Théophane Le Grec.C'est avec l'arrivée de Théophane Le Grec que l'art moscovite commence à s'émanciper. C'est alors qu'apparait un nouveau type d'églises dont chaque façade est divisée par un arc tripartite. Ce sont des églises paroissiales construites par les artisans ou les riverains d'une même rue. Elles ont chacune une originalité fortement marquée. Les plus célèbres sont l'église de Saint-Théodore-Stratilate et surtout l'église de la Transfiguration-du-Sauveur élevée par les habitants de la rue de llin',et dont la décoration confiée à Théophane Le Grec orne l'intrados de la coupole par son célèbre Sauveur.
La seconde moitié du XVème est alors un des moments les plus brillants de l'art russe ancien caractérisé par une grande liberté d'inspiration initiée par Théophane Le Grec qui suscite , l'admiration des russes parce qu'il ne consulte pas les recueils de modèles.

Jusqu'à la fin du XIVème siècle, la disposition des icônes dans l'église n'obéit à aucune règle précise; c'est alors que va naitre l'iconostase, bâti de charpente, divisé en une série de registres horizontaux sur lesquels on fixe les icône. La première iconostase est celle réalisée en 1405 par Théophane Le Grec, Prokhor de Gorodets et Andrej Rublev pour l'église de l'Anonciation de Moscou.
Suite au mariage d'Ivan III avec Sophie Paléologue, Moscou bénéficie de cette volonté de grandeur. Les chantiers de la capitale se multiplient et l'architecture est alors l'art majeur.
La construction des cathédrales commence en 1470 avec la cathédrale de la Dormition confiée à deux architectes moscovites Mychkine et Kravtsov. L'église s'effondre. Ivan III fait alors appel à un architecte réputé, l'Italien Aristo Fioravanti. Il crée un chef d'oeuvre de l'art russe intégrant la rigueur de la Renaissance. Une autre cathédrale, bien différente est la cathédrale de l'Annonciation oeuvre d'architectes de Pskov pour servir de chapelle privée aux princes et au Tsar.

La nouvelle architecture de Moscovie se répand alors dans toute la Russie, assurant à Moscou son rôle de capitale politique, religieuse et culturelle.

L'iconostase:
L'iconostase marque la fixation de l'évolution de la peinture russe ancienne. Chaque élément est un, mais il ne prend sa plénitude que parce qu'il participe au tout, image picturale du rassemblement de la terre russe que veulent les princes de Moscou. L'iconostase n'est pas le reflet direct de la réalité, elle use d'un langage symbolique nouveau : l'isocéphalie, qui place tous les saints sur le même plan, les dispose en position d'intercesseurs, la tête tournée vers le Christ.

Icônes:
La Trinité d'Andrej Rublev est considérée comme le chef d'oeuvre de la Russie Médiévale et certains croyants y voient même « l'icône des icônes ».
Histoire de cet icône → Andrej Rublev (1350/60-1430) arrive à Moscou suite à l'incendie du monastère de la Trinité Saint-Serge, en 1409, qu'on décide de remplacer par une église en pierre et dont la décoration lui est confiée ainsi qu'à Daniel Le Moine.
On dit que ce chef d'oeuvre tient de l'instant retenu: « celui où les anges révèlent la passion du Christ ». En effet, la tristesse de chacun des anges semble se dissoudre dans l'harmonie générale. L'ange du centre, figurant probablement le Christ acceptant sa condition, sa main droite indique sa soumission au Père. L'ange de droite, Le Père, plus sévère semble bénir la décision ; celui de gauche, l'Esprit saint, assiste à cet entretien mutuel et fraternel.



PETITE CONCLUSION

La ville est prête à assumer son rôle de « Troisième Rome » comme l'explique le moine Philotée du monastère Eleazar de Pskov dans sa lettre à Vassilij III, écrite entre 1515 et 1521 : « Ecoute et souviens-toi, tsar très pieux, que tous les royaumes chrétiens se sont réunis dans ton royaume, que deux Romes sont tombées, mais que la troisième est debout et qu'il ne saurait y en avoir une quatrième : ton royaume chrétien ne sera par nul autre remplacé »

Titouan

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Date d'inscription : 08/02/2011

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