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Les Incas, le peuple du soleil.

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Message  Lauradz2121 Jeu 27 Jan - 16:50

I. L’Etat et l’Empire inca
a)Respect de l'ordre, justice, Armée

Les attributions des fonctionnaires étaient mal définies et s'étendaient aux domaines les plus variés. À part les quipu-camayoc, comparables aux scribes égyptiens, il n'y avait pas de spécialistes. Ils pouvaient être percepteurs d'impôts, généraux, ingénieurs, législateurs, policiers et juges. Cette gamme de fonctions devenait plus restreinte à mesure que l'on se rapprochait des échelons inférieurs.
La justice était rendue selon le droit coutumier de chaque province
-Tout acte portant atteint au prestige ou au pouvoir de l'Inca était châtié avec la plus grande rigueur.
-La rébellion ou la tentative de rébellion, le fait d'avoir cherché à ensorceler l'empereur, le refus de payer le tribut, un vol au détriment de l'État, étaient sanctionnés par la mort précédée de tortures.
Le chef du village réprimait les délits mineurs et s'efforçait d maintenir l'entente entre les familles. Il devait arbitrer les querelles. Le vol était en revanche un crime grave. Ceux qui s'en étaient rendus coupables, à moins d'avoir agi par nécessité, étaient battu avec une pierre et s'ils recommençaient, ils étaient lapidés à mort.
Quels que soient les jugements rendus et exécutés, ceux qui les avaient prononcés devaient en informer leurs supérieurs hiérarchiq. Et ainsi l'empereur était au courant des principaux crimes perpétrés dans les plus lointaines provinces.

L'empire inca était aussi un État militariste qui visait à annexer des territoires par des actes de guerre. La « vocation » en qq sorte de l'emp. Inca est d'accomplir une oeuvre civilisatrice conduisant à une « pax incaica » où tout serait ordre, fonction et production pour la plus grande gloire politique et l'intérêt personnel des seigneurs de Cuzco.
La guerre n’intervient que si la diplomatie a échoué. Si c'était nécessaire, exhiber des armes suffisait pr que les populations locales se soumettent.
Il n'existe pas d'armée professionnelle ayant reçu un entraînement et une instruction précise. L'Inca disposait d'une garde personnelle permanente. Il est le commandant en chef des armées
Les armées impériales (d'environ 200 000 hommes) avaient à leur tête un commandant en chef nommé par l'Inca. Le soldats étaient équipés d'armes offensives telles que la fronde, le propulseur ou la lance, et d'armes défensives comme la cuirasse de laine et de coton, et le bouclier de roseaux tressés ou de cuir. Ils combattaient aussi avec différentes massues, à tête ronde ou à tête en forme d'étoile.
Le souverain ne se retrouvait que très rarement sur le champ de bataille, il restait à l'écart pour diriger les opérations.
L'armée inca semble avoir été peu mobile. Sa force reposait essentiellement sur la supériorité numérique qui dissuadait de toute résistance.


L'organisation de l'armée et de la justice témoignent de l'importance de la force militaire dans la domination exercée par les Incas sur les provinces de leur empire.




b)Vie administrative, cité inca

Au moment de la conquête espagnole, l'empire inca comptait 10 à 12 millions d'habitants et comprenait la grande chaîne de montagne la plus peuplée au monde.
Les incas appelaient leur état Tawantinsuyu, qui signifie « les quatres bandes réunies » et que l'on traduit par « l'empire des quatres directions ». Le Tawantinsuyu était divisé en quatres parties qui s'étendaient de part et d'autre des des quatres grandes routes principales qui partaient de la capitale. Les Incas se figuraient l'espace qu'ils contrôlaient à partir des routes qui le structurait. Chacune des quatres directions qui constituaient l'empire était connue sous le nom d'un des groupes ethniques qui l'habitaient.
• au nord-ouest de Cuzco s'étendait le Chinchaysuyu ou « bande de Chincha ». Riche état côtier
• au sud-ouest, Kuntisuyu, « bande des Kunti » versant maritime de la cordillère
• au sud, le Qullasuyu, « bande des Qulla » nord du bassin du lac Titicaca
• à l'est, l'Antisuyu, « Andes » par les espgnl.

L'Empire était divisé en quatres régions: [ le Chinchaysuyo, le Condesuyo, le Collasuyo et l'Antisuyo] ayant chacune à leur tête un apo (personnalité de haut rang, frère ou oncle de l'Inca).
Dès qu'une province était conquise, on la divisait en trois parties: la première pour le Soleil, la deuxième pour le roi, et la troisième pour ceux du pays, c-à-d les habitants.
→ Les champs du dieu-soleil étaient cultivés pour les besoins du culte (entretenir le clergé)
→ Le domaine de l'Inca était exploité pour le gouvmt, et servait d'aide lorsqu'une province en avait besoin.
→ Le dernier tiers des terres arables (pouvant être labouré) était divisé annuellement en lots égaux et était reparti entre les familles de chaque communauté, en fonction du nombre de leurs membres.
La propriété privée était réduite à une hutte, un enclos, quelques animaux domestiques, quelques biens meubles (pouvant être déplacé), qqs vêtements et qqs outils
Les habitants de l'empire travaillaient pr l'empereur, qui leur laissait en échange une partie des terres communales.
→ Dans les provinces côtières, les Incas ne créaient ni villes ni administration. Ces provinces étaient souvent déjà pourvues de traditions par héritage des civilisations précédentes. Les Incas se contentaient de gouverner à distance en maintenant les élites locales.
→ Dans les Andes, par contre, les Incas créaient de véritables capitales provinciales. Ces provinces étaient administrées par des gouverneurs, les tucricuc, qui eux aussi appartenaient aux lignages impériaux. Chaque année au mois de mai, les curaca, des fonctionnaires, devaient se rendre à Cuzco pour faire leur cour et informer l'Inca de leur gestion. De temps en temps, l'Inca envoyait des tucricuc pour inspecter les provinces, vérifier la rentrée régulière des impôts,etc...
On peut dire que l'empire inca est constitué de royaumes côtiers et de confédérations montagnardes.

L'empire était fait d'États, de communautés rurales gérées par l'état, de tribus ayant conservé leur individualité, leurs traditions et leurs chefs. L'autorité de l'Inca s 'exerçait par l'intermédiaire de fonctionnaires qui étaient recrutés dans les lignages royaux.
Toutes les décisions importantes émanaient de l'Inca lui-même.



La cité inca
La civilisation inca s'est constituée à une époque où, dans toute la région andine, on constate le développement des villes. La tradition d'urbanisme de l'empire inca fut largement reconnue par les espagnols à leur arrivée.
La cité inca par excellence est Cuzco. C'est la capitale de l'empire inca. Son origine légendaire est la suivante: les indiens Quechuas étaient à la recherche de l’endroit idéal pour s’établir. Ils étaient dirigés par Manco Capac et Mama Ocllo sa soeur-épouse. Ils ne devaient fonder leur cité qu’à l’endroit où le bâton d’or de Manco Capac s’enfoncerait. Lorsque son bâton toucha le sol, ils fondèrent la ville de Cuzco, « le nombril » en langue Quechua.
On dit souvent que Cuzco était une cité gigantesque, mais elle était simplement très peuplée. ( 300 000 hb, chiffre sans doute exagéré) En réalité, d'après les fouilles archéologiques opérées sur les lieux, Cuzco n'était qu'un conglomérat de villages et de bourgs dispersés autour des temples et des résidences royales. Le plan de Cuzco était plus ou moins en forme de puma, symbolisant la force et la puissance.
Située à 3450m d'altitude, dans la vallée du fleuve Watanay, Cuzco était dominée par l 'énorme forteresse et temple Sacsahuaman, juchée sur une colline au nord de la ville. C'était à la fois une cité sacrée, une forteresse et un entrepôt. Mais l'édifice le plus remarquable de la cité était le Temple du Soleil ou Ccoricancha, que les empereurs n'ont cessé d'embellir et d'enrichir au cours de leur règne. Il s'agissait d'une vaste enceinte rectangulaire de 400 pas de périmètre. Des portes entièrement revêtues d'or fin donnaient sur un jardin jonché de morceaux d'or et planté de maïs dont la tige, les feuilles et les épis étaient également en or. Parmi cette végétation artificielle, il y avait une vingtaine de lamas en or grandeur nature. À l'intérieur du jardin se dressaient quatre grands sanctuaires, entièrement tapissés de plaques de métaux précieux. Le plus spacieux contenaient l'image de la divinité solaire, ornée d'énormément de pierreries.
(je parlerais plus tard des autres cités incas, car elles sont moins impttes pour leur rôle administratif)
Cuzco peut être considéré comme une reproduction réduite de l'empire en son entier. C'était une sorte de microcosme dans lequel se réflétait l'Empire dont il formait la tête. Les strucures urbaines reproduisaient exactement l'organisation du Tawantinsuyu.


c) Les empereurs.

L’Inca, en Quechua « fils du soleil », était l’Empereur suprême de ce que l’on nomma plus-tard le peuple inca. C’était avant tout un guerrier, qui s’était imposés sur ses pairs. L’empereur : sapa inka, « l’inca unique ». Plus qu’un roi, l’Inca était, à l’instar des ancêtres, une figure de transition entre les dieux et les hommes. Son autorité était fondée sur ses relations d’attachement personnel avec les caciques des peuples conquis. Il présidait aux solennités religieuses les plus importantes, levait les armées, établissait les taxes, faisait les lois et en confiait l’exécution à des juges de son choix. Les chroniqueurs s’accordent sur le nom et l’ordre de succession des treize empereurs de la dynastie des Incas. Mais même si, dans l’ensemble, les évènements relatées par les chroniques concordent, ils ne sont pas toujours attribués au même souverain. De plus, les listes dynastiques ne coïncident pas toujours, père, fils et petit-fils étant quelques fois confondus. Concrètement, peu de spécialistes attribuent aujourd’hui un caractère entièrement historique aux règnes antérieurs à celui de Pachacuti (1438-1471), le premier souverain dont les exploits échappent dans une certaine mesure à la légende.

Liste des empereurs incas : la capaccuna (en quechua, « les plus puissants parmi les êtres humains »).
Manco Capac
~1230 - 1260: Sinchi Roca
~1260 - 1290: Lloque Yupanqui
~1290 - 1320: Mayta Capac
~1320 - 1350: Capac Yupanqui
~1350 - 1380: Inca Roca
~1380 - 1400: Yahuar Huacac
~1400 - 1438: Viracocha Inca
1438 - 1471: Pachacuti Yupanqui ou Pachacutec
1471 - 1493: Tupac Yupanqui
1493 - 1527: Huayna Capac
1527 - 1532: Huascar
1532 - 1533: Atahualpa

*Manco Capac. Selon la légende de Manco Capac et Mama Ocllo, les Incas descendent de Manco Capac. Plusieurs versions de cette légende en font la création de Viracocha et de Inti, le dieu du soleil, le faisant naître près de Cuzco ou sortir du lac Titicaca avec sa sœur-épouse Mama Ocllo, envoyés par Viracocha, le dieu créateur, pour apporter la civilisation aux hommes après le grand déluge qui avait tout dévasté. Selon cette dernière version, ils voyagèrent jusqu'à ce que le bâton magique en or de Manco Capac s'enfonce totalement dans la terre pour leur désigner le lieu où s'établir : la terre de ce lieu serait suffisamment riche pour les accueillir. C'est là qu'ils fondèrent la première ville inca qui deviendra Cuzco, c'est-à-dire le « nombril » en quechua.
Dans le monde scientifique, à l'heure actuelle, l'origine géographique des premiers Incas reste discutée, l'hypothèse communément admise étant qu'ils provenaient des rives du lac Titicaca, à la frontière du Pérou et de la Bolivie. Le rapprochement est souvent évoqué avec la civilisation méconnue de Tiahuanaco (en Bolivie). Les Incas seraient donc un groupe d'hommes menés par Manco Capac ; après une migration vers le Nord, celui-ci s'allie avec quelques communautés quechuas pour déloger les habitants de la vallée de Cuzco. Ce sont dès lors tous les descendants de ces premiers colons ainsi que leurs alliés qui sont considérés comme des Incas.
*Pachacutec. Considéré comme le fondateur de l’empire inca. Lors de l’expansion de l’empire inca, développement aussi des tribus chincas, plus au nord. Dans les débuts de XVème siècle, la confédération chinca s’engagea dans une série de guerres de conquête. Ils auraient pu fonder un véritable empire aussi puissant que celui des Incas a pu être s’ils n’avaient été arrêtés par Pachacuti Yupanqui, fils de Viracocha, l’empereur précédent. Celui-ci, partit se réfugier dans les montagnes, jugeant une riposte impossible face à la confédération chinca qui colonisait de plus en plus de peuples aux alentours, laissa ses fils sur le trône. Pachacutec défendit Cuzco, et l’empire Inca fut consolidé. Après un règne de 30 ans, il remit le pouvoir à son fils, Topa Inca Yupanqui, ou Tupac Yupanqui, vers 1471.
*Atahualpa. Lors du troisième voyage de Pizarro, en 1531, guerre civile au Pérou. Le fils préféré de Huayna Capac (11ème Inca), Atahualpa, avait conquit une partie au nord, et battu son frère, Huascar, qui avait été officiellement couronné Empereur à Cuzco. Mais Atahualpa avance vers la capitale, où l’un de ses généraux à déjà pris le commandement, et capturé Huascar. Atahualpa est nommé Empereur, et peu après, accepte de descendre jusqu’à Cajamarca rencontrer Pizarro en personne, où il est fait prisonnier pas les Espagnols. En prison, il donne l’ordre de tuer son frère, Huascar, qui est, lui aussi, prisonnier. C’est alors que les Espagnols décident d’accuser Atahualpa de fratricide, de l’exécuter, et de se présenter en défenseurs de l’élite cuzquénienne. C’est donc en sauveurs qu’ils sont accueillis à Cuzco, en 1532.

CCL : Aucun épisode de la conquête de Nouveau Monde n’égale en puissance dramatique la chute soudaine et brutale de l’Empire inca. La désintégration de l’empire après la mort d’Atahualpa met en évidence la faiblesse de l’Etat inca, et sa rigidité. Il suffit de la disparition de son chef pour que la machine administrative cesse de fonctionner ou fonctionne à vide.

II. Economie et société.
a)L'ayllu, les caciques, castes?
*Dans le Pérou ancien, l'individu se définissait avant tout par son appartenance à un lignage, l'ayllu.
Un ayllu était constitué de l'ensemble des descendants d'un ancêtre fondateur. Cet ancêtre avait acquis une terre grâce à ses prouesses guerrière, et il en restait le propriétaire même au dlà de sa mort. Ses descendants gardaient le droit de propriété, mais ils se démarquaient du lignage de cet ancêtre.
Chaque ayllu était habité par un ensemble de famille unies par des liens de parenté ou d'alliance. Ces groupes à tendance endogamiques n'étaient pas des clans.
*Le curaca ou cacique (le chef) dirigeait l' ayllu, répartissait les travaux collectifs et les terres. L' ayllu possèdait en effet des terres agricoles, distribuées par lots, ainsi que des pâturages, d'accès collectif.
Les ayllus étaient organisés en chefferies, regroupant plusieurs ayllus sous la domination de l'un d'entre eux. Ils devaient verser un tribut de corvées à l'ayllu dominant. En échange, ce dernier devait maintenir des réserves pour pallier les mauvaises récoltes et subvenir à l'entretien des pauvres.
Des chefferies formaient à leur tour des groupes sous la domination de l'une d'entre elles. L'empire inca s'inscrit dans le même schéma, l'empereur étant le chef du groupe de chefferies constitutif de l'empire.
*La mise en culture des ayllus - pratiquement auto-suffisantes - était strictement contrôlée par l'État. La population était contrainte de fournir des produits, soit sous forme de denrées alimentaires, soit sous forme de produits finis. Ces produits étaient entassés dans des dépôts d'État. Ces richesses servaient aussi bien à l’entretien de la cour, aux besoins de l’armée qui y trouvait les stocks nécessaires et lui évitait de vivre sur la population, que comme fonds d’intervention lors de catastrophes naturelles.
*Malgré ce système de partage, la rigidité dans les castes était très présente.
La clef de voûte de l'empire était le Sapa Inca, càd l'empereur, descendant direct de Inti, le dieu-Soleil.
Au-dessous de l'Inca, se trouvaient la famille royale et l'aristocratie, c-à-d la classe dirigeante de souche inca qui tenait les rênes de l'empire. Ensuite venaient les administrateurs impériaux et la petite noblesse, puis la grande masse des artisans et des fermiers.
La classe dirigeante était organisée comme un clan ordinaire dont les membres étaient appelés aux plus hautes fonctions au sein de l'empire, qu'elles soient religieuses, militaires ou administratives.
L'Inca était à la fois chef de son clan et souverain de tout l'empire. Dominée par le tout-puissant Inca qui était vénéré à l'égal d'un dieu vivant, cette société était donc basée sur un système de castes et on ne pouvait que très difficilement et exceptionnellement changer de rang.

*Les femmes incas jouissaient d'un statut important, peut-être en raison du caractère limité des entreprises guerrières -si l'on excepte la courte période des conquêtes incas. Certaines femmes de l'élite avaient un précepteur chargé de leur dispenser la même formelle que recevaient les hommes. Elles possédaient des serviteurs personnels. Les épouses principales et secondaires de l'inca jouaient un rôle central dans les intrigues visant à amener au « trône » le fils de l'une ou de l'autre. On connaît notamment le rôle politique joué par Mama Uqllu, mère de Wayna Qhapaq, au moment de l'ascension de son fils au pouvoir. Certaines femmes assumèrent directement des fonctions politiques. Les femmes de la noblesse étaient désignées pour les fonctions du culte, celles d'une très grande beauté étaient choisies pour devenir les épouses secondaires de l'Inca ou des chefs militaires; les autres étaient offertes comme épouses par le roi aux chefs de rang inférieur.



b) Organisation de la production agricole et alimentation.

La puissance des Incas : travail et union des peuples, qui, bien que différents par la langue et le genre de vie, participaient à un type de civilisations assez uniforme.
Economie de subsistance (produire pour se nourrir) et économie étatique (contraint les foyers à produire des surplus que les Incas déplacent et redistribuent).

*Les « archipels écologiques »
Extrême diversité des milieux : domestication de multiples plantes.
Deux étages écologiques : la haute montagne, la puna, et la vallée montagnarde, la qhichwa.
En basse puna (3700-4000m d’altitude) : quinoa, tubercules (pomme de terre, oca…).
En haute puna (+4000m) : lama (bête de charge, viande, laine, peaux), et alpaga (chair et laine.) Par ailleurs, les Incas domestiqueront aussi le chien, le cochon d’inde et le canard musqué.
Dans les qhichwa : maïs.
Au-dessous de 2500m : haricot, calebasse, courge, avocat, manioc, coton, tomate, arachide, piment… Aussi : coca, autre plante appréciée des anciens péruviens. Tous en emportent constamment avec eux et en mâchent quotidiennement les feuilles. (img p.61 Ialb).
Près des côtes, et autours du lac Titicaca : pêche. Les pécheurs, pour subsister et pouvoir accéder à d’autres aliments, faisaient du troc.

Pomme de terre : aliment principal. Maïs : aliments quotidien pour les classes supérieures ; ms seulement occasionnel, en bière ou tel quel pour les classes moyennes. + : ressource cruciale pour la reproduction de la vie politique. Importance de la bière de maïs dans relations cacique/sujets. Le Curaca devait offrir cette boisson aux personnes venues travailler ses champs par ex. Maïs aussi offert aux dieux.

Techniques de conservation : développement démographique et politique au-dessus de 3700m grâce à l’invention d’une technique de conservation, qui consistait à déshydrater les aliments par l’effet du changement de température entre le gel nocturne et la chaleur du soleil. Aliments conservés pendant plusieurs années. (Pour contrer gels et sécheresses fréquentes.)

Certaines petites sociétés montagnardes comme petites autarcies parce que proximité des différent étages écologiques. Plus facile de s’assurer un accès direct aux divers milieux que de dépendre de commerçants pour obtenir des biens que l’on pouvait produire sur ses propres terres. D’où l’appellation « archipel écologique », organisation constituée d’un noyau principal et d’une constellation d’ « îles » périphériques, situées à différentes altitudes et exploitées par des colons y résidant de façon permanente ou occasionnelle.

*La vie paysanne
Pour le labour des champs : deux outils, la chakitaclla, petite araire que l’on enfonce dans le sol avec le pied (img p.87 BL), et la taclla, bèche en bois à utilisation manuelle, retourner la terre (img p.61 Ips).
L’homme use de la chakitaclla, et ouvre la terre tandis que la femme retourne les mottes ou dépose les graines dans le sillon. Travail difficile et long, donc : concours simultané de plusieurs familles (du mm ayllu). Cette coopération : caractéristique fondamentale de la vie paysanne parce que montre qu’il y a interdépendance des unités familiales dans la réalisation des taches agricoles. Cette collaboration : l’ayni, en quechua et aymara : aide que l’on prête et qui engage une dette.

(Entre puna et qhichwa, certaine interdépendance. Les habitants de la qhichwa mangent des tubercules et de la viande ; et les habitants de la puna aiment le maïs. Il arrive aussi qu’ils fassent partie du même village, situé à la frontière des deux étages écologiques. Négociations néanmoins délicates.)

*Techniques de production
On utilisait, en tant qu’engrais, le guano (wanu en quechua) : excrément d’oiseaux marins et de chauves-souris, véritable organisation pour la récupération de guano, son transport, son déversement. Autre engrais utilisé : les bouses séchées de lamas et d’alpagas.

Pour l’agriculture, construction de terrasses et de canaux d’irrigation. Les populations précolombiennes avaient déjà considérablement accru les espaces arables avec ces constructions. L’Empire inca continue l’œuvre de ses prédécesseurs.
Terrasses (img p.63 Ialb): pour augmenter la surface des terres arables (qui peuvent être cultivées), en construisant sur les pans des montagnes des terrasses de culture (gigantesques escaliers).
Travaux hydrauliques : pour l’agriculture des hautes terres, en raison de la durée de la saison sèche et de la rapide évaporation des eaux pluviales. (Garsilaso de la Vega (écrivain né à Cuzco d’un père espagnol et d’une mère inca en 1539, écrit en Espagnol ; -Commentaires royaux sur le Pérou des Incas-), « ils surpassent les plus merveilleux ouvrages qui soient au monde »). Aujourd’hui encore, tracé de leurs canaux : +12km.
Immenses efforts, presque incroyable, ex. à Cajamarca, canal taillé dans la roche vive sur plus de 1 km, et forme zigzagante pour ralentir le débit de l’eau.

*Le commerce
Dans Tawantinsuyu, on ne pouvait ni vendre ni acheter les terres, l’eau, les pâturages et le travail. Néanmoins, troc inter domestique des produits de première nécessité (laine, viande, piment, coca…). Dans les Andes septentrionales (Colombie, Equateur, Venezuela), corporations de marchands (« mindalaes » selon sources coloniales) qui assuraient par exemple l’acheminement du sel récolté dans les hauteurs vers la côte ou encore du spondyle, « mullu » en quechua (mollusque dont la coquille était plus sacrée que l’or pour les Incas) de la côte vers les montagnes.  Trafic maritime intense le long de la côte, et première rencontre avec Francisco Pizarro en 1526.

Le Qhapac Nan, « le chemin du chef » en quechua désigne un réseau routier de 5000 km de routes principales et plusieurs dizaines de milliers de kilomètres de chemins secondaires. Bientôt inscrit au patrimoine de l'humanité, le chemin de l'Inca témoigne de siècles d'échanges entre Pacifiques et Amazonie à travers les Andes, avec pour centre Cuzco, capitale de l'Empire. Ce réseau routier a permis l'unification et le développement de cet immense territoire.

Pas de monnaie universelle mais plusieurs monnaies avec domaines d’usage spécifiques. Grains de cacao, feuilles de coca, spondyles, fiches de bronze (circulation internationale ; leur valeur : pouvaient être fondues pour fabrication d’outils agricoles.


CCL : Commerce pas absent mais, dans grande partie de l’empire, l’Etat tend à se substituer à lui et à assurer lui-même la circulation des biens. Sur la côte, où économies plus spécialisées, l’Etat se contente de prélever un tribut sans développer l’appareil de production.


c) Vie privée et en communauté

Les chroniqueurs (colons espagnols) ne voyaient dans la civilisation inca qu’une vie de durs labeurs et de soumission à l’empereur, ainsi, dans leurs ouvrages, panorama rigide et austère, alors qu’en fait, nombreuses fêtes et réjouissances liées à la réalisation de travaux collectifs et de cérémonies religieuses. Dans iconographie de toutes les périodes de l’histoire du Pérou ancien : importance de la musique, du chant et de la danse dans vie quotidienne.
Pourtant, les divers aspects de la vie privée (vie familiale, éducation, sexualité et système de parenté inca) sont encore très mal connus.

*L’éducation
« La science ne fut pas destinée au peuple ; mais aux gens de sang noble. Elle ne fait que bouffir et rendre vaines et arrogantes les personnes d’un rang inférieur. » Maxime favorite, souvent répétée de Tupac Inca Yupanqui.
Certains historiens, comme William Hickling Prescott (historien et essayiste américain, 1796-1859), dans -Histoire de la conquête du Pérou- T1, fait remarquer qu’une telle maxime était strictement conforme au génie de la monarchie péruvienne : pendant qu’elle veillait avec une sollicitude infatigable sur ses sujets (pourvoyaient à leurs besoins physiques, surveillait leur moralité, et montrait en tout l’intérêt d’un père pour ses enfants) elle ne les regardait néanmoins que comme des enfants. Le devoir du peuple : obligation implicite à l’obéissance.

Les enfants ne bénéficient pas tous de la même éducation. Aux enfants des classes supérieures sont réservées les études théoriques longues, les nombreuses familles du sang royal jouissaient du bienfait de toutes les lumières de l’éducation que pouvait fournir la civilisation du pays. Construction d’écoles, sous la surveillance des amautas (les sages), qui étaient les seuls maîtres de la jeunesse. Tandis que l’éducation des enfants des classes populaires se limite à un apprentissage pratique, donné par leurs parents ou des membres de leur clan. Dans ces écoles, les maîtres instruisaient les élèves en fonction des positions sociales qu’ils devaient occuper plus tard. Etude de : lois et principes du gouvernement, rites particuliers de leur religion, art de parler leur langue avec pureté et élégance, science mystérieuse des quipus.

*Noms
Les Incas et leurs sujets changeaient plusieurs fois de noms au cours de leur vie. Comme chez les Aztèques, l’enfant recevait un premier nom à sa naissance, déterminé par un évènement qui s’était produit à ce moment (paroles du père/mère, apparition d’un oiseau). 1er changement : à l’occasion du 1er rite de passage de la vie, « la coupe des cheveux » (1 ou 2 ans). 2ème changement : lors du rite de passage à l’âge adulte, vers 14/15 ans.
Noms composés de deux composants lexicaux, le 1er précisant ou adjectivant le second. Ex. Sullk’a Waman « faucon cadet », Chuki Llanthu « ombre de la lance ». Souvent, noms d’ancêtres illustres, d’animaux puissants, puma (puma), kuntur (condor), amaru (serpent), waman (faucon). Les termes composant les noms des femmes évoquent des éléments appartenant à la sphère féminine : Quri Illphay « Giron d’or », Kusi Rimay « parole de bonheur », Chimpu Urma « fragment tombé du ciel/de la lune ».



*Le cycle vital
Taux de mortalité d’enfants en bas âge élevé, donc pas de cérémonie pour la naissance, mais pour le passage de la catégorie de bébé à celle d’enfant, vers 2 ans. Première coupe de cheveux (rutuchikuy).
Passage à l’âge adulte (à l’état de jeune fille ou de jeune homme en âge de se marier), pour le garçon, warachikuy, « mise du pagne » (nouveau nom, épreuves pour tester leurs aptitudes à devenir des guerriers, port du pagne, perçage des oreilles pour y insérer les grosses boucles propres à l’ethnie inca), pour la fille, le q’iquchikuy « premières menstruations » (nouveau nom, nouveaux vêtements).
Mariage, césure centrale d’une vie, où l’on reçoit tous ces droits et toutes ces obligations. Mariage marqué par construction d’une nouvelle maison, et formation d’une nouvelle unité de production. On se mariait à l’intérieur de sa province, voire de son ayllu. Homme : 20-25 ans, Femme : 16-20 ans. Parmi les élites, la polygamie était la règle, et on se mariait avec d’autres nations pour alliances politiques.
La mort : prolongement de la vie. On plaçait les corps des défunts dans des abris rocheux ou des tours funéraires, dans lesquels, protégés de la pluie et du contact avec le sol et abondamment aérés, ils se desséchaient sans se putréfier. L’âme du défunt (supay), continuait à rôder près des endroits qu’elle avait fréquenté pendant sa vie pendant 5 jours. Puis rejoignait l’endroit de repos final, la paqarina.

*L’habitat
Le plus souvent, les Incas n’ont pas altérés l’habitat des populations qu’ils ont conquises. Ils construisirent tout-de-même des habitations, et utilisaient des pierres non taillées, des briques crues, voire des mottes de terre pour les murs, et du chaume pour les toits.

*Le vêtement
Même vêtement un peu partout dans les Andes, reconnaissance ethnique par la coiffure et le bonnet. Le vêtement masculin ordinaire : pagne et tunique sans manches. Les femmes portaient une robe et une cape. Hommes et femmes chaussaient des sandales ou des mocassins. Vêtements entièrement composés sur le métier à tisser, y compris les ornements et les franges. Les nobles et les gens du commun se distinguaient par la qualité du tissu de leurs vêtements. Dans le Tawantinsuyu, on dormait habillé, et on ne lavait pas les vêtements mais on les changeait périodiquement.

*Jeux et divertissements
Les sujets de l’Inca pratiquaient peu d’activités dissociées de la vie économique et rituelle. Principale occasion de réjouissance : le travail en commun, parce qu’à la fin d’une contribution à un travail commun, bon repas et bière de maïs en abondance. D’ailleurs, le labour, quand il était collectif, se faisait en chantant. Le travail : pas peine ou châtiment mais fête. Jeu le plus populaire : la pichqa, se jouait avec un dé en forme de pyramide tronquée (en pierre ou en bois peint). Jeu de hasard, où l’on devait faire un maximum de points en déplaçant des haricots de différentes couleurs sur un tablier en bois.
La chasse, interdite aux gens du commun en ce qui concerne les camélidés (Lama, Alpaga, Vigogne et Guanaco). L’Inca ou ses représentants organisaient tous les quatre ans environ une grande battue, à laquelle participait l’ensemble des villageois.


CCL, D’après Prescott : « Boire et danser étaient, dit-on, les plaisirs auxquels ils s’adonnaient sans modération ». Et d’après Pedro Pizarro, un de ceux qui les virent à l’époque de la conquête, ils étaient « paresseux, voluptueux, licencieux ».

III. La vie culturelle.
a) Religion.

Les connaissances relatives aux cultes religieux et aux dieux du Pérou : encore aujourd’hui, très fragmentaire. Nombreux éléments iconographiques, sur céramiques, tissus, bijoux et sculptures de pierre. Ms pas de sources écrites de l’époque alors éléments difficiles à comprendre. Les pratiques religieuses : mélange entre culte du Soleil imposé par les souverains incas (dieu du soleil : Inti en quechua), et vénération d’anciens dieux.
Dans religiosité andine préhispanique : lien inséparable entre le sacré et la nature. La montagne permettait aux hommes d’approcher les dieux (sacrifices humains aux dieux de la montagne : capacocha ).
Chez les Mayas et les Aztèques : celui qui détenait le pouvoir religieux prenait l’aspect d’un animal, de manière à en assimiler la force et à entrer en contact avec les divinités, d’où le mot nahual qui signifie en langue aztèque « travestissement ». Supposition d’une conception semblable au Pérou. Beaucoup de céramiques représentent des personnages anthropo-zoomorphes. Il existe en outre, beaucoup d’éléments iconographiques hybrides entre l’être humain et des végétaux (haricot, maïs, courge… humanisée pour construire image des divinités de l’agriculture, de la fertilité et de la Mère Terre, la Pachamama des Incas.)
*Cultes et éléments du dogme
Culte des ancêtres
Les ancêtres décédés : place particulière dans les religions andines. Le fondateur d'un lignage est ainsi révéré, notamment pour avoir donné à son ayllu des terres. Ces fondateurs sont souvent semi-légendaires, ayant accompli des actes surnaturels et n'ayant pas de géniteurs humains. Les corps des défunts sont conservés, non pas embaumés mais laissés à se dessécher au vent sec des montagnes. Des offrandes leurs sont offertes et elles sont promenées lors des cérémonies.
Culte des Wak’a
Si les Incas imposent le culte du Soleil, ils laissent libre l'exercice des croyances animistes préexistantes. Ainsi la plupart des peuples de l'empire, ainsi que les Incas eux-mêmes, accordent une grande importance à des fétiches (wak’a en quechua : tout ce qui est susceptible de faire l'objet d'un culte dans le contexte animiste, objets naturels (montagnes, rochers), ou artificiels (bâtiment) auxquels on prête une puissance surnaturelle. Ils reçoivent de nombreuses offrandes et on cherche à communiquer avec eux pour obtenir de l'aide ou des conseils.
Culte du Soleil et des astres
[Légende de Manco Capac]. Culte du soleil : culte officiel dans l'empire, mais l'idole solaire côtoie d’autres divinités adorées dans l'empire. Viracocha : dieu agricole responsable notamment de l'aménagement du sol. Lien entre Viracocha et Inti, le soleil, pas clairement établi. La subordination de l'un à l'autre est floue et dans certaines légendes ils semblent même interchangeables. Après Viracocha, l'Éclair, Inti Illapa, le dieu du ciel, du tonnerre et de la foudre. Il ne s'agit pas pour autant d'un culte monothéiste mais plutôt d'un animisme d'État.
Pour instituer le culte, les Incas bâtissent des temples dédiés principalement au soleil. Le plus célèbre de tous est le Coricancha (enclos d'or en quechua), le temple du Soleil de Cuzco.
Autres cultes : le culte de Pachacamac en est un exemple : c'est un dieu de la côte centrale du Pérou dont les origines sont incertaines, mais dont le culte était en tout cas antérieur à celui de Viracocha. Le plus grand temple connu consacré à ce dieu s'appelle lui-même Pachacamac et remonte à l'époque de la culture Lima (entre l’an 300 et l’an 600).

Divination
Avant chaque action d'importance, on faisait appel à celle-ci et rien d'important ne pouvait être entrepris sans avoir auparavant consulté les auspices. La divination était utilisée aussi bien pour prédire le déroulement des batailles que pour punir un crime. Plusieurs méthodes de divination : on pouvait observer des araignées se déplacer ou analyser la disposition que les feuilles de coca prennent sur une assiette plate. Des prophéties pouvaient être aussi faites à partir de l'étude des entrailles d'animaux sacrifiés, et notamment les poumons de lamas.

Prêtres
Les prêtres vivaient dans tous les temples et autres sanctuaires religieux importants. Ils remplissaient les fonctions de devins, sorciers, et médecins. Le titre de prêtre en chef à Cuzco était Villac Umu. Marié, il était souvent un proche parent de l'Inca et son autorité était en concurrence avec ce dernier.

Femmes choisies
Appelées aclla (« vestales » ou pour les Espagnols « vierges du Soleil »), forment une institution à part entière. Choisies dès leur plus jeune âge, elles suivent une éducation particulière. Elles peuvent ensuite être choisies par le Sapa Inca comme concubines, ou données à de hauts fonctionnaires, ou même sacrifiée. Elles préparent les aliments cérémoniels et confectionnent des vêtements portés par l'Inca et les prêtres.

*Rites et manifestations religieuses
Offrandes et sacrifices
Les sacrifices et offrandes étaient quotidiens, dédiés aux dieux ou aux wak’a.
Sacrifice d’animaux à chaque occasion importante. Animal le plus utilisé : le lama.
Les sacrifices humains ne se faisaient que lors de périodes de grands troubles, lorsque l'Inca était malade ou mort, par exemple, ou lors de catastrophes naturelles. L'objectif était alors d'apaiser le ou les dieux. Avant le sacrifice, le sacrifié buvait de la chicha (un alcool) pour atténuer la perception de ses sens. Dans de nombreux cas, il était ensuite enterré vivant. Pour l'honorer, les prêtres conduisaient des cérémonies qui l'accompagnaient tandis que son esprit quittait la terre.
EXEMPLE : C'est ce type de rite qui fut par exemple utilisé pour calmer les dieux, lors d'une éruption volcanique à Arequipa il y a plus de 500 ans : une jeune fille de douze ou treize ans, surnommée Juanita par les archéologues l'ayant retrouvée, fut sacrifiée au sommet du volcan Ampato. Elle appartenait à la haute noblesse de Cuzco comme en témoigne la richesse de ses parures. Un cortège cérémonial partit de Cuzco pour rejoindre Arequipa dans le seul but de ce sacrifice. Préservés par la glace, la jeune fille et les objets qui l'accompagnaient furent retrouvés presque intacts en 1995 et reposent désormais au musée Santuarios Andinos d'Arequipa.
Le même genre de rites est attesté dans d'autres sociétés précolombiennes, mais ne peut être comparé aux sacrifices de masse aztèques.

Fêtes et cérémonies religieuses
Inti raymi : principale fête de l'empire. Elle se déroulait le 21 juin, solstice d'hiver et jour le plus court dans l'hémisphère sud.
Lors de décès de l'inca, pour l’escorter dans son voyage dans l'autre monde, deux de ses femmes, un serviteur et un guerrier étaient sacrifiés le jour de sa mort. Prétendument volontaires, ils étaient choisis dès leur plus jeune âge.

Sanctuaires
Au Pérou : temple de Coricancha à Cuzco, le temple Vilcashuaman et celui de Huascarán. En Bolivie, un temple du Soleil avait aussi été érigé sur l'Isla del Sol du lac Titicaca. À Caranqui, Équateur, se trouve un temple qui autrefois contenait des jarres pleines d'or et d'argent.
Coricancha :
Le temple du Soleil de Cuzco, Coricancha, était le principal temple de l'empire. S'il était d'abord dédié au soleil, il servait aussi de lieu de culte à d'autres entités divines comme Mama Quilla, la Lune, et Illapa, divinité de la foudre, de l'éclair et du tonnerre. Véritable saint des saints de l'empire, ce temple n'a pas subsisté aux ravages de la conquête. Il n'en reste aujourd'hui que quelques descriptions ainsi que quelques murs témoins de la splendeur de l'ouvrage. Il fut construit avec des pierres de taille s'ajustant parfaitement les unes dans les autres, sans ciment. Sa circonférence faisait plus de 365 mètres. À l'intérieur du temple trônait, entre autres trésors, un disque d'or représentant le Soleil ainsi qu'une représentation du panthéon Inca. Il s'y trouvait également un jardin sacré où tous les éléments de la nature étaient représentés sous la forme de statuettes entièrement en or, métal symbolique du soleil.


CCL, Certains chroniqueurs comparent la vénération des incas pour Inti, le dieu du soleil, au Dieu chrétien, père de tous et à l’origine du monde.

b)Sciences, savoirs
*Le calendrier inca est basé sur les observations du soleil et de la lune, les incas utilisaient une année solaire avec des mois lunaires . Ils se servaient des observatoires ou des dispositifs astronomiques tels que les cadrans solaires. Leur compréhension précise des dates comme les solstices et les équinoxes les aidait à déterminer non seulement les périodes de plantation mais aussi à décider des dates pour les guerres et les cérémonies rituelles. Le calendrier officiel de la capitale, Cuzco, compte 328 nuits pour une année.
*En matière d'agronomie et d'hydrologie, les Incas avaient mis en place un système de canalisations assez complexe, dont on peut voir aujourd'hui une excellente manifestation à Ollataytambo. Presque partout dans les parties andines, c'est-à-dire la majorité de leur territoire, les Incas ont développé des aqueducs, des canaux à étages très longs et des cultures en terrasses (les andennes), facilitant donc les récoltes et toutes les tâches agricoles. Une grande partie de ces cultures existe encore aujourd'hui et est toujours utilisée par les paysans et agriculteurs, les plus fameuses se situant dans la vallée sacrée des Incas ou près d'Arequipa. L’irrigation était presque impossible, mais les Incas ont trouvé un moyen d’amener l’eau jusqu’aux cultures. Pour les irriguer, ils amenaient l'eau depuis les glaciers au moyen de canalisations souterraines et d'aqueducs, ce qui permettait un arrosage régulier des cultures. À l’aide des canaux, ils étaient capables d’amener l’eau jusqu’à la plus haute marche des terrasses pour qu’ensuite, elle coule sur les autres étages pour arroser toutes les récoltes. L'irrigation revêtait un caractère nécessaire pour les villages andins perchés sur la cordillère.
On suppose même que les Incas possédaient un véritable laboratoire agronomique, sur les terrasses de Moray : il s'agit de terrasses situées près de Cuzco, disposées en cercles concentriques, le centre du cercle étant le niveau le plus bas des terrasses. Chaque niveau avait une température différente. Ceci aurait permis aux Incas d'étudier l'acclimatation des céréales, tubercules et autres plantes servant à leur alimentation.
Parmi les autres réalisations d'exception, on peut citer la construction de ponts de corde suspendus (certains dépassant 100 m de long), et des aqueducs.
*Les Incas ont beaucoup développé leurs connaissances en astronomie, leur religion étant fondée sur l’adoration du soleil et celle des astres. L’étendue de leur savoir est toutefois difficile à évaluer avec exactitude car ne maîtrisant pas les techniques de l’écriture, les Incas n’ont pu transmettre un corpus complet de leurs acquis. Quelques sites ont livré des traces d'observations solaires. Dans la cité du Machu Picchu, dans l'édifice appelé El Torreon, on a récemment découvert qu'un système permettait aux incas de déterminer avec précision la date du solstice d'hiver. En Équateur, sur le site d'Ingapirca, c'est le soleil couchant qui projette une ombre rectiligne au milieu d'un couloir à la date du 3 août, marquant le commencement des semailles dans l'empire.
*La médecine inca est très avancée grâce à la maîtrise des plantes médicinales. Ils connaissaient la quinine qui permet de combattre le paludisme et de soulager différentes douleurs ; la feuille de coca, utilisée dans toute l’Amérique du Sud, facilite la respiration en altitude et pallie la faim ou la soif. Elle sert aussi d’anesthésiant.
*Les Incas étaient d'excellents architectes. Leurs constructions sont imposantes et ingénieuses, souvent orientées à des fins utilitaires. La forme trapézoïdale souvent donnée aux portes et fenêtres des temples permet à l'édifice de résister beaucoup mieux aux nombreux tremblements de terre.
Le matériau principal des constructions était la pierre mais ils n'utilisaient pas de mortier pour les joindre entre elles. C'est la technique de l'ashtar. De grandes pierres polygonales étaient alors utilisées, s'emboîtant parfaitement les unes dans les autres sans laisser le moindre espace vide. On peut voir encore de nos jours de nombreux exemples de cet art architectural, parmi lesquels Sacsayhuaman la forteresse de Cuzco, ou encore les impressionnantes ruines d'Ollantaytambo, qui constituent les plus beaux exemples de construction militaire.
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*La construction de sites impériaux sur tout le territoire inca avait pour objectif de susciter le respect et la soumission des peuples. Leur position et les techniques de construction maîtrisées par une main-d’œuvre spécialisée servaient la puissance et la stabilité du pouvoir inca.
Les souverains du Tawantinsuyu étaient obsédés par la création de réalisations capables de perpétuer et de magnifier leur souvenir. L'architecture était en effet pour l'Inca un moyen essentiel d'assurer sa place dans la mémoire dynastique et de garantir après sa mort le prestige du lignage dont il était le fondateur. La construction de palais était donc une de leurs premières préoccupations, dès leur accession au pouvoir.
Grands architectes, les incas furent aussi de grands bâtisseurs de cités qui accélérèrent le mouvement général d'urbanisation enclenché dans les Andes. [Tumipampa, Cajamarca, Huanuco, Jauja, Huaytara, Vilcashuaman]

Mais le domaine royal le plus célèbre est le Machu Picchu, situé à trois ou 4 jours de marche de Cuzco. (construit par Pachacutec)
La cité de Machu Picchu fut découverte en 1911 par l’archéologue américain Hiram Bingham. C'est d'ailleurs le centième anniversaire de sa découverte cette année.
Le Machu Picchu est situé à 2000 m d'altitude, il est environné de terrasses agricoles ; les Andennes, patiemment édifiées par les paysans incas. Il y a aussi une zone urbaine, qui comprenait le quartier sacré, le quartier populaire et le quartier des nobles et des ecclésiastiques.On trouve aussi la résidence de l'inca, le temple-observatoire du Torreon et une très grande fontaine.
La zone sacrée est principalement dédiée à Inti, le dieu soleil, divinité principale du panthéon inca, après Viracocha le dieu créateur. C’est ici que se trouvent les trésors archéologiques les plus importants : le cadran solaire ou astronomique (Intihuatana) et le temple du Soleil.
*Quelques rares murs sur le site sont composés de pierres parfaitement ajustées, mais l'ensemble des constructions est constitué, contrairement aux autres sites de la région, de pierres non ajustées. Exceptionnellement sur le site du Machu Picchu, la majorité des murs et des édifices sont constitués de pierres très irrégulières, disjointes et remplies de terre entre elles. Le granit des pierres utilisées pour la construction du site provenait de carrières éloignées, ce qui demandait une ingénierie très évoluée pour faire monter des blocs de pierre pouvant peser plusieurs tonnes jusqu'au sommet de la montagne.


c) Arts
La civilisation inca a exprimé sa vision artistique sur de multiples supports.
-Musique, danse, chants.
La danse et la musique, bien qu'intimement liées aux cérémonies rituelles, avaient pourtant une place dans la vie quotidienne, une fonction de pure réjouissance et de délassement. Outre les récits chantés et les hymnes officiels, il existait une musique intime comprenant des lamentations de deuil, chants d'amour - que les Espagnols, malgré leurs efforts, n'ont pu détruire et qui subsiste encore bien vivante dans les Andes. Les voix mises à part, l'orchestre quechua comprenait des instruments de percussion, tambourin (tinya), sonnailles et grelots, et des instruments à vent, trompes, sirynx (flutte de Pan) et flûtes verticales. Les instruments à cordes, même les plus primitifs, comme l'arc musical, n'existaient presque pas au Pérou avant l'arrivée des Conquistadores.

-Travail de la matière
Céramique.
La céramique extraite des tombeaux est une mine inépuisable de renseignements pour l'ethnographie. On y trouve, peints ou modelés, les produits du sol, la faune et la flore, l'homme, les divinités et les totems, les objets manufacturés, armes, engins, costumes et même des maquettes d'habitations! On y voit des scènes d'occupations journalières, de combats et de chasse; même les actes les plus intimes de la vie y figurent. Bcp de vases funéraires, les huacos.
La poterie, fondée sur la technique du moulage plutôt que sur celle du tour, a donné des vases à décor géométrique ou en forme d’animaux, mais aussi de remarquables vases anthropomorphes inspirés par une civilisation asservie par les Incas, celle des Chimus.
Orfèvrerie.
L’orfèvrerie est parfaitement maîtrisée par les Incas avec des travaux sur métaux précieux comme l’or, le platine, l’argent ou plus courants tels l’étain ou le cuivre. Les statues, idoles ou ornements sont destinés aux cultes ou à la décoration des temples. Les bijoux sont créés pour les nobles et les hauts dignitaires religieux. Peu d’œuvres nous sont parvenues, les conquistadores ayant pillé les trésors pour récupérer le métal.
La ronde bosse en métal et en pierre est hautement naturaliste. Elle tend à représenter des êtres humains, des animaux et des plantes, très souvent en grandeur nature.
D'ailleurs si vous allez à Paris avant le 6 février, il y a une exposition sur l'Or des Incas à la Pinacothèque!
Textile.
L'habileté des Quechuas en matière plastique se retrouve aussi dans le tissage. Ils avaient à leur disposition le coton et la laine des camélidés de la sierra : lamas, alpacas et vigognes.
Ils dépassèrent le procédé simple du tissage: ils surent varier les tissus, utiliser le coton pour la chaîne et la laine pour la trame,
Les Quechuas furent en effet d'excellents teinturiers; on retrouve dans les vêtements exhumés des tombeaux les teintes les plus fines et les gammes les plus étendues. Les procédés employés se rapprochent de ceux des Coptes (chrétiens d'égypte). Les plumes intervenaient dans la parure, on savait en couvrir un tissu et les fixer habilement de manière à leur conserver leur qualité de souplesse et de légèreté.

- « Écriture » et langues
L'empire inca, l'une des civilisations les plus bureaucratisées ne possédait cependant pas d'écriture. Ses fonctionnaires utilisaient à la place un système basé sur les noeuds de différentes sortes de laines en des en plusieurs couleurs, le système des quipus. Les quipus sont des messages codés sous la forme de nœuds de différentes sortes sur des fils de laine, coton ou autre matériau et de différentes couleurs. Ces quipus servaient aux statistiques de l'État : recensement très précis (nombre d'habitants par âge et par sexe), nombre d'animaux, état des stocks, tributs payés et dus, marchandises dans les entrepôts de l'État, etc... Seuls les administrateurs connaissaient la clé des quipus : c'étaient les quipu-camayocs.
La plupart des quipus étaient de simples rapports comptables, utilisant le système décimal. D'autres servaient apparemment d'aides pour se souvenir ou raconter des histoires et des formules religieuses, et sont de nos jours indéchiffrables.
Les deux grandes familles de langue étaient le quechua et l'aymara, mais il existait de nombreuses autres langues et dialectes régionaux.
Généralement les incas parlaient plusieurs langues, toutes dérivées des deux langues principales.



Lauradz2121

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Date d'inscription : 27/01/2011

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