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Les Aztèques (1è et 3è parties+intro/conclu)

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Les Aztèques (1è et 3è parties+intro/conclu) Empty Les Aztèques (1è et 3è parties+intro/conclu)

Message  Marion Caroff Jeu 13 Jan - 20:47

Les Aztèques : art et culture

Introduction:
Bernal Diaz des Castillo, qui a débarqué avec Cortés à San Juan de Ulua, le 21 avril 1519, disait ceci à propos de la ville d'Iztapalapan, qui a été leur première vision de l'empire aztèque: « Il y a tant à vanter que je ne sais comment décrire ce que nous vîmes, les choses inouies, jamais vues, ni même imaginées en songes. » La rencontre fut un choc profond pour les deux peuples, et surtout pour les Aztèques ou Mexicas, du nom de la capitale aztèque Mexico-Tenochtitlan, un peuple de langue nahuatl, ayant un niveau de civilisation très avancé et qui s'est sédentarisé définitivement sur les rives du lac Texcoco vers le début du XIVè siècle.
Les études de la civilisation aztèque se fondent sur les codex mésoaméricains qui sont des livres écrits sur papier d'amate, les témoignages des conquistadors, et sur les travaux des chroniqueurs des XVI et XVIIè siècles.
On peut se demander quels sont les aspects les plus marquants de la culture aztèque. Nous développerons notre exposé en trois grandes parties.


I. La religion aztèque

1. Le panthéon aztèque

Le panthéon mexica était très complexe: Sans doute beaucoup de dieux, loin de constituer des entités distinctes, étaient en réalité des manifestations diverses ou des aspects d'une même divinité. On en comptait environ 200.

La multiplicité des dieux mexicas était pour les prêtres autant d'incarnations du principe cosmique de dualité: l'unité des contraires personifiée par la grande divinité créatrice bisexuelle Ometeotl, ou « Seigneur de la dualité ». De l'opposition sexuelle symbolisée par Ometeotl naquirent les quatre Tezcatlipoca. Les Aztèques découpaient la surface de notre monde en quatre directions cardinales; chacune possèdait une couleur et un arbre sur la plus haute branche duquel se posait un oiseau particulier.
De ces quatre rejetons, le plus puissant était était le noir Tezcatlipoca (« Miroir qui fume ») au nord, dieu de la Sorcellerie et dieu tutélaire de la maison royale, que priait le nouvel empereur lors de son accession au trône. Il était partout et en tout, et lisait dans les coeurs grâce à son miroir magique.
Le Tezcatlipoca de l'Ouest était le fameux Quetzalcoatl, seigneur et dieu tutélaire de l'ordre sacerdotal.
Huitzilopotchli est le Tezcatlipoca bleu du Sud. Né miraculeusement de Coatlicue (aspect femelle d'Ometeotl, déesse de la terre), c'était la divinité tutélaire du peuple aztèque; ce guerrier terrible, dieu du Soleil, avait besoin du coeur et du sang de guerriers sacrifiés pour pouvoir se lever à l'est chaque matin après sa traversée nocturne du monde souterrain. Sa représentation est assez aisément reconnaissable. Il possède sur le corps des bandes jaunes et bleues, des plumes de colibri sur la jambe gauche et un bâton en forme de serpent nommé atlatl. Son nom indique qu'il est associé à tous les rites de la guerre et de la mort. En effet, les colibris symbolisent les âmes des guerriers morts au combat et qui accompagnent le Soleil dans sa course quotidienne. Ce dieu était censé avoir guidé les Aztèques jusqu'à l'emplacement de Tenochtitlan, où la légende raconte qu'ils trouvèrent un aigle perché sur un figuier de barbarie.
Page-titre du codex Mendoza: L'aigle et le figuier de Barbarie surmontent un bouclier frappé des du symbole de Huitzilopotchli et une gerbe de javelots. Les chefs des différents lignages sont assis entre les canaux. Le cadre de dates calendriques enregistre les étapes de leur longue pérégrination. En dessous figurent les premières victoires des Mexicas sur Colhuacan et Tenayuca. [Oxford, Bodleian Library]
A l'est siégeait le rouge Tezcatlipoca, Xipe Totec, « Notre Seigneur l'Ecorché »; c'était le dieu du printemps et du Renouveau de la végétation représenté par des prêtres qui faisaient pénitence en portant la peau d'un prisonnier écorché. Cette peau nouvelle était le symbole du « manteau de végétation dont la terre se revêt à l'arrivée de la pluie ».
Tlaloc, autre dieu de la nature, était source de la pluie et de l'éclair, donc protagoniste des rites agricoles; lui aussi pouvait être quadruple, c'est pourquoi il y avait des Tlaloc noir, blanc, bleu et rouge; mais on le représentait en général en bleu, avec des crocs de serpent et de gros cercles autour des yeux.

Huitzipolotchli et Tlaloc étaient les divinités les plus vénérées: le Templo Mayor de Tenochtitlan leur était notamment dédié.

2. Les lieux et objets de culte

Le lieu de culte le plus représentatif de la culture Aztèque est sans doute le Templo Mayor édifié à Tenochtitlan entre 1375 et 1519 en 13 phases. Il fut totalement détruit après l'arrivée des Espagnols, au point que l'on oublia même son emplacement exact. Ses fondations ont été mises au jour à partir de 1978.
Il comptait une pyramide avec deux sanctuaires ainsi que d'autres temples (de Quetzalcoatl, de Tezcatlipoca, de Ciuacoatl, de Coacalco) , mais aussi un collège religieux (calmecac), le Mecatlan (école de musique), des arsenaux , un terrain de jeu de paume. Ce centre religieux était fortifié par une enceinte crénelée de têtes de serpents (Coatepantli, « muraille de serpents ») de 300 mètres de large sur 400 de long, qui longeait le nord de la place centrale et le flanc du palais de l'empereur Moctezuma II. Elle pouvait contenir 8 000 à 10 000 personnes qui venaient assister aux sacrifices .

Ce grand temple, orienté vers l'Ouest, formait l'édifice le plus élevé et le plus grandiose de Tenochtitlan. Il était notamment composé d'une pyramide double, construite en pierre volcanique et munie de deux escaliers parallèles. Sur la terrasse se dressaient les sanctuaires proprement dits: au sud, le temple du dieu Huitzilopotchli, et au nord celui de Tlaloc. Le temple principal de ces dieux abritait non seulement leur statue, mais aussi, enveloppées dans un paquet sacré, les reliques ossociées à leur culte.
On ne saurait aujourd'hui déterminer ses dimensions d'origine, tant la destruction consécutive à la conquête espagnole fut totale. On ne conserve que les structures les plus anciennes, enfouies profondément, et des soubassements des pyramides superposées par la suite.
Outre la pyramide principale, l'enceinte sacrée de Tenochtitlan englobait de nombreux édifices et des plate-formes pourvues de pierres de sacrifice. Il y aurait eu jusqu'à 78 complexes de différents bâtiments. Ainsi, il y avait un temple rond dédié à Quetzalcoatl, un temple du dieu de la végétation Xipe Totec, un sanctuaire dénommé Coateocalli construit par Moctezuma II pour accueillir tous les dieux des peuples soumis. Il y avait aussi une aire de jeu de balle, une structure servant à l'exposition des crânes des sacrifiés, des salles d'assemblées et un bassin d'eau sacrée dans lequel les prêtres procédaient à des ablutions rituelles pendant la nuit.
Aujourd'hui, la grandeur et la splendeur des temples de Tenochtitlan s'apprécient mieux d'après les nombreuses sculptures monumentales que d'après les ruines de l'architecture, avec par exemple le magnifique disque représentant Coyolxauhqui, soeur de Huitzilopotchli, démembrée par lui après avoir tenté de lui nuire.

D'autres temples demeurent ailleurs dans la vallée de Mexico, comme le double temple de Tenayuca ou le sanctuaire creusé dans le roc à Malinalco: de forme circulaire, il était consacré à Quetzalcoatl.

L'architecture des temples aztèques est facile à décrire : ils avaient la forme d'une pyramide tronquée et se composaient de plusieurs bâtiments emboîtés (6 à Tenayuca par exemple). Chaque génération construisait en effet un nouvel édifice par dessus le précédent.
Les objets autres que les sculptures et les monuments se rapportant à la religion aztèque sont surtout liés au sacrifice. On a ainsi retrouvé dans les dépôts d'offrande du Templo Mayor de nombreux couteaux de sacrifice personnifiés grâce à une représentation de visage. Un autre dont la lame est en silex, possède une poignée représentant un guerrier accroupi appartenant à l'ordre des aigles. Le personnage est orné de turquoise, de nacre et de malachite. On a également retrouvé des vases sacrificiels en pierre, destinés à recueillir le coeur des sacrifiés et appelé « vases de l'aigle ».


3. Les rites sacrés

Dix-huit fêtes principales correspondaient aux dix-huit vingtaines (mois) du calendrier solaire. Lors de ces fêtes, les événements originels étaient reproduits dans une sorte de drame perpétuel. Hommes et femmes jouaient le rôle des dieux qui à l'origine s'étaient sacrifiés pour permettre la vie sur Terre.
Les différentes formes de sacrifices humains, les offrandes d'animaux et de plantes, la pénitence accompagnée de jeûne et de continence, et même les chants et danses représentaient les différents modes de tlamecehualiztli, de « mérite par la pénitence », et constituaient donc autant de voies d'approche du monde des réalités divines.
Un très large éventail d'offrandes comprenait le brûlage de copal (encens), le don de nourritures et de boissons, l'introduction de tiges en bois à travers les différentes parties du corps, l'offrande d'épines ensanglantées, le présent aux dieux de branches de sapin ou de bois à brûler, la décapitation de cailles, le balayage et la veillée rituelle en fin de procession, les jeux de flûtes, ainsi que les chants d'hymnes aux dieux.
Les sacrifices humains des Aztèques ont terrorisé les Espagnols, qui en ont brossé un tableau repoussant, justifiant ainsi leur droit de conquête. Ils en ont donné des descriptions absurdes: on parle, pour l'inauguration du Templo Mayor, de 80000 sacrifiés en trois jours, soit un toutes les trois secondes. Il s'agit en fait d'un nombre rituel que les Espagnols ont pris au sérieux. Pour les Aztèques, le sacrifice humain possède une autre signification que pour les Européens; il s'agit d'une nécessité profonde: la mort donne la vie. Par leur sacrifice à Theotihuacan, les dieux ont donné naissance à leur monde. Leur sang a mis les astres en mouvement. Le sang est le liquide vital qui nourrit le Soleil et lui permet de poursuivre sa course. Le sacrifié est donc une offrande aux dieux, et, comme tel, jouit du privilège d'accompagner le Soleil. Chez les Aztèques, le sacrifice s'accompagne de décapitation et de l'exposition des crânes sur le tzompantli. Il pouvait également déboucher sur une antropophagie rituelle. Le rite acquiert alors une grande complexité: à l'arrachement du coeur et à la décapitation s'ajoutent l'écorchement, le « fléchage » et la noyade. Par cette intensification, les Aztèques ne visent pas seulement la survie du monde: l'exposition des têtes coupées devient une arme politique pour frapper de terreur les adversaires. Les méthodes de sacrifice dépendaient aussi du dieu auquel on consacrait les victimes (pendaison, crémation, noyade). Dans le cas de la cardiectomie, la victime était placée sur une pierre de sacrifice (« techcatl ») de forme variable, on utilisait aussi parfois comme support des tambours (« teponaztli ») ou le dos d'un prêtre, dont on peut supposer que les chac-mool étaient des substituts en pierre.

Hernan Cortes a estimé que 3000 à 4000 personnes étaient sacrifiées par an. On sacrifiait généralement des esclaves ou des ennemis capturés, mais aussi des condamnés, et certains rituels exigeaient le sacrifice de nobles, de femmes vierges, d'enfants ou encore de  personnes présentant une particularité physique, comme les nains et les bossus. Certains Aztèques se portaient aussi volontaires pour être sacrifiés, afin d'être ainsi divinisés, car ils croyaient que leur destin après la mort dépendait non pas de leurs actions sur terre mais de la façon dont ils mouraient, et les deux morts qu'ils considéraient les plus glorieuses étaient la mort au combat et le sacrifice. Cette croyance était largement répandue en Mésoamérique : cela permet d'expliquer que les ennemis capturés ne résistaient pas quand ils étaient sacrifiés, d'autant qu'ils étaient épuisés après leur voyage du champ de bataille au temple, qu'ils trouvaient dans le sacrifice un moyen digne d'échapper à une vie d'esclave et qu'ils étaient probablement, au moins parfois, drogués.

Lors des fouilles du Templo Mayor à Mexico, on a trouvé un exemplaire aztèque de Chac-Mool (autel sacrificiel: « techcatl ») devant le sanctuaire de Tlaloc. Bien préservé par les constructions des phases suivantes qui l'ont recouvert, il a conservé ses couleurs. On en a retrouvé plusieurs autres exemplaires aztèques. Le plus connu et le mieux conservé a été retrouvé en 1943 en dehors du centre cérémoniel de Tenochtitlan, d'où il pourrait avoir été retiré après la conquête espagnole. Le visage porte un masque de Tlaloc. Plutôt qu'un plateau, il tient dans ses mains un cuauhxicalli (vase destiné à recevoir le cœur des victimes sacrifiées) typiquement aztèque, mais au lieu d'être creux, il a un sommet plat décoré lui aussi d'un masque de Tlaloc. Enfin, la base du monument est également décorée d'un Tlaloc.


Le jeu de balle, ou tlachtli, est un des phénomènes les plus caractéristiques des cultures de la Mésoamérique. Avec les pyramides, les aires de jeu sont souvent les constructions les plus imposantes des grands centres cérémoniels, ce qui souligne leur importance dans la vie des Aztèques.
Ce jeu se pratique sur un terrain construit. Deux édifices bas et allongés encadrent une allée ouverte aux extrémités où évoluent les joueurs. Parfois, d'autres constructions ferment l'allée, donnant ainsi au terrain sa forme en I majuscule, souvent représentée dans les codex.
Le jeu oppose deux équipes de quelques joueurs, dont le nombre varie selon les sources, dont le but est de conserver la balle en vol le plus longtemps possible. Ils ne peuvent frapper la balle, qui pèse près de 3 kilos, qu'avec l'avant-bras, l'épaule, les hanches ou les cuisses. Tout contact avec la tête, les mains ou les pieds est interdit. Chaque équipe marque des points lorsqu'un adversaire manque la balle, la touche avec une partie du corps prohibée ou la renvoie à l'extérieur du terrain. Le décompte des points était simple: l'équipe qui ne renvoyait pas la balle correctement perdait un point, et l'équipe adverse en gagnait un. La partie s'achevait lorsque le nombre de points déterminé d'avance était atteint. Le jeu pouvait aussi se terminer si un des joueurs parvenait à faire rentrer la balle dans l'anneau de son camp, situé sur le côté du terrain, ce qui était cependant extrémement rare.
Le jeu est un rite de fertilité, le terrain, le monde inférieur, d'où émerge la végétation. Du succès de l'équipe victorieuse dépend la germination des plantes, la fertilité agricole. L'équipe perdante est sacrifiée par décapitation, son sang arrosant la terre. D'ailleurs, à Tenochtitlan, le tzompantli était situé à côté du terrain de jeu pour pouvoir exposer les têtes des sacrifiés.
Le jeu réactualiserait la course des astres, la trajectoire de la balle correspondant à la course du soleil qui ne devait pas s'arrêter. Les anneaux de pierre servaient de cibles,et étaient le plus souvent situé à l'Est et à l'Ouest, représentant le levant et le couchant. Le terrain lui-même représentait la plate-forme terrestre séparant le Monde Supérieur et l'Inframonde. En général, la pratique cérémonielle de ce jeu servait à révéler la volonté des dieux: pour trancher des débats voire des conflits politiques, et pour donner des indices divinatoires aux prêtres, qui suivaient le jeu avec attention pour en déceler les signes.
Les terrains et les parties elles-mêmes possédaient leur dieu patron. Des cérémonies complexes étaient organisées lors de l'inauguration d'une nouvelle aire de jeu et avant le début d'une partie.


III. Arts et littérature

1. Architecture civile et urbanisme

En ce qui concerne les palais, nous ne connaissons ceux de Moctezuma à Tenochtitlan, et de Nezahuacoyotl à Tezcoco que par des descriptions, brève de Cortes pour le premier, détaillée d'Alva Ixtlilxochitl pour le second. Mais des fouilles effectuées récemment dans le sud de la vallée de Mexico ont mis au jour des palais plus modestes, dont les dimensions et le luxe étaient variables. Contrairement aux palais mayas dont les entrées désaxées menaient à l'intérieur par un couloir complexe, les palais aztèques présentent une disposition commune de salles et de plateformes entourant un patio central avec une seule entrée; De plus, la voûte à encorbellement caractéristique des Mayas y est absente.

Malgré la destruction systématique de Tenochtitlan par les Espagnols, son architecture et son urbanisme sont les mieux connus . D'ailleurs, les autres villes de l'empire reprennent le même plan que la capitale. Le centre était occupé par un quartier religieux entouré par une enceinte.
La ville, construite à l'image du cosmos, était divisée en quatre grandes sections (campan) dont le centre était le Templo Mayor : Cuepopan au nord, Teopan à l'est, Moyotlan au sud et Atzacalco à l'ouest. Ces sections ont été conservées par les Espagnols. Elles étaient placée sous la responsabilité d'un chef militaire désigné par le pouvoir central. Chaque section comportait plusieurs quartiers ou groupes de maisons, les calpulli. Ce territoire de base avait un chef, un temple, une maison des guerriers et constituait la propriété collective de plusieurs familles. Au total, il y avait une centaine de districts à Tenochtitlan.
Tenochtitlan s'étendait sur un carré d'environ 3 km de côté, pour une superficie approximative de 1 000 ha. Le plan de Tenochtitlan était orthogonal.
Quatre grandes chaussées traversaient la ville. Bernal Díaz del Castillo rapporte que 10 chevaux pouvaient y passer de front. La ville avait une grande symétrie. Toutes les constructions devaient être approuvés par le calmimilocatl, un fonctionnaire chargé de l'urbanisme de la ville. Moctezuma Ier avait fait construire un premier aqueduc de 5 km de long. Un deuxième fut aménagé sous Ahuitzotl (entre Coyoacan et le centre). En 1449, une digue de 16 km fut édifiée pour protéger la ville des inondations.


2. Sculpture, céramique

Les oeuvres en pierre laissées par les Aztèques sont nombreuses et variées. Même si la majorité de ces sculptures servaient au culte des dieux, toutes n'étaient pas dressées dans les enceintes des temples. Elle étaient aussi vénérées comme objets de culte dans les pièces de recueillement des maisons, aux carrefours, sur les montagnes...
Comme on se représentait les dieux sous une forme humaine, leurs images idéalisées étaient vêtues et ornées de parures, conformément à leur sexe et leur rang. Elles étaient couvertes d'une peinture polychrome ayant une signification d'attribut. Occasionnellement, une cavité dans la poitrine était destinée à recevoir un fragment d'obsidienne, de jade ou de coquillage symbolisant le coeur. L'idée sous-jacente était que chaque statue avait une âme. En général, la surface des statues divines de dimension moyenne, masculine ou féminine, était polie avec soin, et on paraît les dieux d'attributs déterminés qui correspondaient au répertoire iconographique des manuscrits illustrés (Xipe Totec). Ces attributs indiquent le nom et la sphère fonctionnelle de la divinité. L'expression du visage est contemplative, souvent figée, parfois amicale. La posture est conforme à l'usage aztèque: les hommes sont assis, les genoux relevés et les bras appuyés dessus. Ils portent le pagne lombaire commun traditionnel. Les femmes sont assises agenouillées et posent les mains sur les genoux lorsqu'elles ne tiennent rien, car les tâches féminines telles que le broyage du maïs ou le tissage sont effectuées à genoux. La station debout, traditionnelle pour de grandes statues masculines, mais plus rare pour les femmes, indiquait un rang supérieur. Les figures se caractériset par des formes naturalistes, détaillées et, lorsqu'il s'agit de femmes, parées d'élégants ornements. Indiquer le nom par des idéogrammes tirés du calendrier et gravés sur le dos est pratique courante. Seuls les dieux et déesses de la mort ont une expression brutale et repoussante appropriée à leur fonction.
Des sculptures de dimensions colossales, comme celles de Coatlicue (« celle à la jupe de serpents ») présentent une symbolique de mort grotesque et funeste grâce à des détails très finement exécutés. On a retrouvé, dans les fouilles du Templo Mayor, un disque représentant la déesse Coyoxauhqui, soeur de Huitzilopotchli, décapitée et dépecée.
La « Pierre du Soleil », aussi considérée à tort comme le calendrier aztèque, peut être considéré comme le chef-d'oeuvre le plus significatif, tant par sa conception que son exécution. Ses idéogrammes calendaires représentent les quatre « soleils » révolus ou les âges cosmiques de l'Univers, ainsi que le début du cinquième « soleil », ou âge des Aztèques.

Toutes les statues ne représentaient pas des dieux. On reproduisait également en ronde bosse des membres des différentes couches sociales: des figures masculines, jeunes ou d'âge indéterminé, des vieillards voûtés, le visage ridé et la bouche édentée.
Les sculptures animalières montrent que les Aztèques étaient d'excellents observateurs de la nature. Les plumes, les écailles ou le pelage étaient rendus avec soin.

Le sculpteur transposait également dans la pierre toutes sortes d'objets rituels, récipients ronds et coffrets à offrandes, tambours à languettes, objets qui étaient décorés d'attributs divins ou de signes calendaires. Quantités de chef-d'oeuvres n'apparaissent qu'en un seul exemplaire. Pour les fabriquer, on se servait en particulier de pierres semi précieuse comme l'onyx, la serpentine ou la diorite.

La plupart des bijoux et autres objets en or aztèques, trouvés dans la capitale, ont été fondus dans les creuset des conquistadors, mais on a retrouvé un extraordinaire trésor en 1932 qui permet d'apprécier l'habileté des orfèvres précolombiens, malgré un outillage assez rudimentaire.

Beaucoup d'exemplaires de céramiques ont survécu. Les artisans Aztèques, avec la lagune, bénéficiaient d'une grande réserve d'argile fine, qui devenait orange à la cuisson. Ignorant le tour du potier, ils recouraient aux procédés du modelage et du moulage pour produire des récipients utilitaires: bols, assiettes, plats, coupes, cruches, gobelets... La plus fréquente était la céramique orange avec engobe rouge (revêtement à base d'argile), décorée de lignes noires.
Cholula, centre potier proche de Tenochtitlan, produisait une céramique polychrome, polie et recouverte d'engobe, très appréciée.
Les potiers fabriquaient aussi de la céramique cérémonielle: brasiers pour l'encens, décorés de la représentation de divinités, encensoirs en forme de louche...


3. Ecriture, peinture

L'écriture nahuatl apparaît dès le XIIè siècle. Elle a d'abord servi à consigner des écrits économiques (registres, impôts...), historique et religieux. Elle combinait éléments pictographiques, idéogrammes et symboles phonétiques. On trouvait beaucoup de livres dans les bibliothèques des écoles, des temples, des résidences nobiliaires.
Il existait plusieurs sortes de supports: fibre d'agave, peau de chevreuil, écorce battue...
Ensuite, les écrits se sont diversifiés: la poésie était notamment appréciée. De nombreux poèmes ont été retrouvés: la plus importante collection est celle des Romances de los señores de la Nueva España, probablement rassemblée par Juan Bautista de Pomar.
Plusieurs noms d'auteurs sont parvenus jusqu'à nous, dont Nezahualcoyotl. Cependant, il est permis de douter de leur paternité par rapport aux oeuvres qu'on leur attribue.
La poésie était désignée par l’expression in xochitl in cuicatl signifiant « la fleur et le chant ». Elle se divisait en plusieurs genres : Yaocuicatl, consacré aux dieux et au thème de la guerre ; Teocuicatl adressé aux divinités ; Xochicuicatl pour les fleurs. La prose était quant à elle appelée tlahtolli et se déclinait en plusieurs genres. La poésie se récitait à la cour du roi alors que résonnait le teponaztli, tambour en bois à deux tons que l'on frappait avec des baguettes à pointe de caoutchouc.
Quelques morceaux célèbrent la guerre et la mort sur le « champ fleuri », soit le champ de bataille. Beaucoup d'autres dénotent une propension singulière à la mélancolie et au pessimisme, caractéristique de la poésie de la maison royale de Texcoco, connue pour son érudition et sa culture. Le caractère éphémère de la vie sur Terre et l'incertitude de l'au-delà apparaissent dans un chant attribué à Nezahualcoyotl:
Moi, Nezahualcoyotl, je pose la question:
Est-il vrai que l'on vit vraiment sur la Terre?
Rien n'est éternel sur la Terre,
Nous ne vivons qu'un instant.
Même le jade se brise,
Même l'or se ternit,
Rien n'est éternel sur la Terre
Nous ne vivons qu'un instant.

Les codices, quant à eux, contenaient les informations les plus compliquées comme celles se rapportant au calendrier ou à la mythologie. Ils étaient pliés en accordéon et conservés par les prêtres dans les temples. Les archives de l'Etat comportaiet également des données économiques, des cartes et éventuellement des documents historiques. Comme l'écriture était rudimentaire, ces livres devaient avoir un rôle essentiellement mnémotechnique, pour soutenir la mémoire des prêtres lors de déclamations orales interminables. Malheureusement, les Franciscains ont brûlé tous les livres qu'ils trouvaient: aucun authentique codex de la vallée de Mexico n'y a échappé. Le codex Borbonicus date du tout début de l'époque coloniale: il ressemble sans doute beaucoup au vrai codex aztèque.
De la peinture aztèque subsistent essentiellement les codex et quelques fresques, comme celles d'un petit temple de Tizatlan. La Casa de las Aguilas, édifice voisin du Templo Mayor, en offre aussi, mais généralement assez détériorés.

4. Plumasserie

L'importance et la beauté du travail de la plume ont tellement frappé les Espagnols que la plume est passée dans la pensée européenne comme le symbole du Nouveau Monde. Bien plus, au milieu des destructions consécutives à la conquête, la plumasserie fait l'objet d'une attention particulière: conservées et adaptée, elle donne naissance à de nombreux objets liturgiques (mitres, triptyques, tableaux). Les Aztèques avaient atteint dans ce domaine un art consommé, et le prestige des amantecas (artisans spécialisés) était tel que les dirigants eux-mêmes ne dédaignaient pas de s'y essayer. Les Aztèques attachaient une grande importance à l'acquisiton de plumes multicolores/ certaines cités versaient des tributs en plumes précieuses d'oiseaux comme le quetzal, mais aussi le perroquet, l'ara ou le colibri.
Plusieurs techniques différentes sont connues, de la simple ligature jusqu'à la presigieuse mosaïque. Sur le support de coton rendu préalablement rigide par une préparation à base de colle, on traçait les dessins à représenter. Les plumes, découpées en fragments de la taille et de la couleur nécessaires, étaient alors disposées, formant ainsi le motif polychrome recherché. On utilisait aussi les plules noires pour représenter les ombres. Ces diverses techniques permettaient aussi de fabriquer une grande variété d'objets de luxe: boucliers, vêtements, pièces d'ornement ou d'uniforme, somptueux panaches destinés aux guerriers, aux dirigeants, mais aussi aux divinités. Une codification stricte des couleurs, des types d'objets et de leur taille permettait d'identifier du premier coup d'oeil le statut du porteur. D'ailleurs, le port indu d'un objet précis ou d'une couleur réservée à un statut pouvait entraîner la mort.



Conclusion
Nous avons donc pu voir à travers les trois aspects développés dans cet exposé: la religion, la vie quotidienne, les arts et la littérature, que les Aztèques étaient un peuple au niveau de civilisation élevé, ce qui a d'ailleurs surpris les Espagnols de prime abord, bien que Cortés ait été renseigné par avance. Ceci n'a pas empêché la destruction totale du peuple aztèque, décimé par les maladies européennes (dont la variole) et contraint à la soumission. D'abord accueillis pacifiquement dans la capitale le 8 novembre 1519 par l'empereur Moctezuma II, les Espagnols furent rapidement l'objet de suspicion et de méfiance, sentiments justifiés par le massacre du Templo Mayor et l'assassinat de l'empereur. Obligés de quitter la ville le 1er juillet 1520, ils reviennent l'assiéger au printemps 1521; Tenochtitlan tombe le 13 août 1521, et les Espagnols en profitent pour la réduire à néant. D'autres empereurs, sélectionnés par les Espagnols, succèdent à Moctezuma II, cependant, la mort du dernier, Cuauhtémoc, marque la fin irrévocable de l'ère aztèque.

Sources:
Le Mexique ancien, Ursula Dyckerhoff, Hanns J. Prem, Bordas civilisations
Aztèques, l'épopée des peuples du Mexique, Les Grandes civilisations
Marion Caroff
Marion Caroff

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Age : 31

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Les Aztèques (1è et 3è parties+intro/conclu) Empty Partie II) Vie quotidienne

Message  Delphine ~ "Fail better" Ven 28 Jan - 23:29


Veuillez m'excuser pour ce post tardif.

II) Vie quotidienne

1- Temps et espace

Le système chronologique aztèque débute environ en l'an 1091 de l'ère chrétienne, sa particularité est l'unité de l'espace et du temps. Les observations astronomiques sont primordiales pour ce "peuple du soleil", puisqu'il n'existait pas d'instruments de mesure. Le temps aurait été créé par les Tezcatlipoca bien avant le cosmos.
Deux calendriers étaient utilisés simultanément: le Xiuhpohualli ou calendrier solaire et le Tonalpohualli ou calendrier lunaire.
Le Xiuhpohualli, ou "compte les jours de l'année", est divisé en 18 mois comptant chacun 20 jours, ce qui fait un total de 360 jours auxquels s'ajoutent 5 jours néfastes, les Némontemi (ceux qui naissaient l'un de ces jours étaient, ainsi que toute leur descendance, considérés comme maudits). Seuls 4 jours, les porteurs d'années, pouvaient commencer l'année: Calli (Maison), Tochtli (Lapin), Acatl (Roseau) et Tecpatl (Silex). La succession des porteurs d'années s'effectuait de la façon suivante: 1- Calli était suivi de 2- Tochtli puis de 3- Acatl et de 4- Tecpatl. On reprenait ensuite à 5- Calli, etc, jusqu'à arriver à 13. Après 13, on reprenait à 1 (13-Calli puis 1-Tochtli...). Pourquoi 13? Le chiffre 13 équivaut à 1/4 de siècle, c-à-d qu'un siècle comptait 52 années au bout desquelles les Aztèques étaient effrayés car selon leur conception du monde, aucune régénération universelle n'était possible sans une catastrophe préalable, la pire étant la disparition du soleil. Le calendrier solaire est rythmé par des fêtes religieuses, qui en général ont lieu en début de mois, certaines s'accompagnant de rites très particuliers, telles celles des 4e et 6e mois, pour lesquelles les Aztèques jeûnaient 4 jours. Le 14e mois était celui où l'on préparait les armes pour la guerre, et le premier jour du 5e mois donnait lieu à la principale fête de l'année en l'honneur de Tezcatlipoca. Le 12e mois, Teotleco, est le plus étrange: le premier jour, une fête était donnée en l'honneur de tous les dieux, qui étaient partis, tandis que le dernier jour du mois on fêtait leur retour.
Le second calendrier, le calendrier lunaire (ou Tonalpohualli, "compte des destins"), n'a aucun lien avec le cycle lunaire. Créé par le sacerdoce, Tonalpohualli comporte 260 jours ayant chacun un chiffre de 1 à 13, divisés en 20 semaines de 13 jours ou "Treizaines". Chaque jour était dédié à une divinité, le jour de la naissance devait avoir une influence bénéfique ou néfaste sur le destin de l'enfant né, selon l'association au chiffre (par exemple un homme né 2- Tochtli était prédestiné à s'adonner à l'ivresse). L'association symbole/nombre se faisait de la manière suivante: 1- crocodile était suivi du 2- vent et du 3- maison, après 13 on reprenait le décompte à 1, de cette façon 13- roseau était suivi de 1- jaguar. Lorsque la liste de symboles était épuisée, on reprenait au début.
La conception du monde également était singulière: Tlatiac, grand disque au centre de l'univers, était entouré d'eau, c-à-d par Cemanahuac. Il y avait en outre 13 cieux, au-dessus de Tlatiac, et 9 enfers au-dessous.




Le 2 et le 3 seront postés demain.

Delphine ~ "Fail better"

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Message  Delphine ~ "Fail better" Sam 29 Jan - 15:25

2- Classes sociales

(Idées principales en prise de notes pour plus de clarté). Société à organisation pyramidale.

_ Classe dirigeante:


- Huey Tlatoani, Empereur. Élu à vie par le Conseil suprême (10 à 20 membres)
- Vice- roi (Cihuacoatl ou "sepent femme"): rôle économique, judiciaire, culturel.
- Les Quatre Princes, choisis parmi les proches de l'Empereur, formant le Conseil des Quatre consultable en oermanence: Tlacochalcatl ("Chef de la maison des javelines"), chef militaire choisi pour sa vaillance au combat. Tlacateccatl ("Celui qui commande aux guerriers"), rôle judiciaire. Ezuauacatl, "celui qui répand le sang", et le "Seigneur de la maison de la noirceur" (Maison de la noirceur= Tlillancalli, lieu de méditation des souverains).
- Les aristoctates: Pipiltin ("Vénérables fils de seigneurs", prestige de la naissance devant être confirmé par le mérite personnel), Tetecuhtin et Quauhpipiltin, plébéiens dont la vaillance a été reconnue par son Tlatoani. Les Tlatoani sont chargé de récolter les impôts et de s'assurer de la collaboration de leur atlepetl (cité comparable à la polis grecque, divisée en capullis ou centres) avec l'Empire.
- Le Sacerdoce: Empereur à la tête de l'org sacerdotale, bien que l'Empire ne soit pas une théocratie. Les prêtres peuvent être d'origine modeste, bien que les plus importants soient les aristocrates formés au calmecac (collège religieux). Les prêtres les plus importants: Quetzacoatl Totec Tlamacazqui ("Serpent à plumes de notre Seigneur") est chargé du culte de Huitzilopochtli, et Quetzacoatl Tlaloc Tlamacazqui ("Serpent à plumes prêtre de Tlaloc") est chargé du culte de Tlaloc, dieu des pluies. Les Tlenamacaque ou "prêtres du feu" sont très peu nombreux et se chargent des sacifices. Il y avait également des prêtresses.

NB: Les classes sociales ne sont pas figées, tout s'obtient par le mérite personnel. On voit d'ailleurs le statut social des habitants par leur tenue vestimentaire.

_ Guerriers:

A la tête des guerriers, le Conseil suprême. Il fallait au moins 20 ans pour partir à la guerre, mais s'il y avait une urgence, on recrutait les enfants de plus de 12 ans et les vieillards. Ordres guerriers: Les Quauhtitin, chevaliers-aigles soldats du soleil, les Ocelome, chevaliers- jaguar guerriers de Tezcatlipoca,les Otontin, ayant fait 5 ou 6 prisonniers de guerre, et les "guerriers tondus" ayant 20 faits glorieux à leur actif.

_ Plébéiens


Pocteca et artisans.
Pochteca: des marchands d'esclaves, des "habitants des cavernes déguisés" ou "marchands espions" (Naualoztomeca), des artisans commerçants et des regattiers. Les Naualoztomeca se regroupaient afin de partir en expédition pour trouver de nouveaux produits, ceux des régions tropicales étant les plus convoités. Ils devaient cacher leur identité pour ne pas s'attirer l'hostilité des populations rencontrées (d'où l'appellation "marchands des cavernes déguisés"), et leurs expéditions facilitaient les conquêtes territoriales de l'Empire (suite dans le message suivant).

Delphine ~ "Fail better"

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Message  Delphine ~ "Fail better" Sam 29 Jan - 18:55

Les achats et les ventes s'effectuaient au marché de Tlatelolco, seul marché autorisé par l'Empereur, de peur de s'attirer la colère du dieu des marchés s'il y en a plusieurs. Les artisans étaient divisés en 2 catégories: les tolteca ou métiers de luxe (plumasserie, orfèvrerie...), et les métiers dits "mineurs" (fabricants vestimentaires). Bcp travaillaient pour l'Empereur, d'autres en faisaient une source de revenu, d'autres encore travaillaient la terre dans le même temps.


_ "Autres" (faute d'une meilleure appellation)


Mayeques, "possesseurs de bras" (statut identique aux serf médiévaux), esclaves, et mamaltin (prisonniers de guerre).




3- La vie des hommes


_ La famille, base de la société. Père: éducation des fils. Mère: éducation des filles, bon fonctionnement de la maison.

_ La naissance. Le jour doit être favorable à l'enfant, évènement symbolique. On déposait le cordon ombilical des garçons sur le champ de bataille (engagement pour le futur), et celui des filles sous le foyer de la maison. Prénoms: peuvent être le nom du jour durant lequel l'enfant est né (3 Acatl,...) ou d'autres prénoms significatifs, le nahuatl étant très modulable (ex: Toniatiuh (le Soleil) pour un garçon, Nayeli (je t'aime) pour une fille, ou encore Cilali (Etoile)).

_ L'éducation. Première éducation donnée au sein de la famille, les corvées commenceant dès 4 ans pour les enfants des familles modestes. Punitions: coups de bâton, piqûre avec des épines de maguey, respiration forcée de fumée de piments.. Deux types d'école: calmecac, pour les familles aisées, et telpochcalli pour les plus modestes, les f=illes étant admises dans les deux.

_ Le mariage. Il fallait consacrer 4 jours à la prière avant de consommer le mariage. Polygamie autorisée uniquement dans les familles aisées. Cependant seul la première épouse bénéficiait du mariage rituel. Divorce et remariage autorisés, pour les femmes également.

_ Alimentation. Base: denrées simples: maïs, haricots, piments en bouillie le plus souvent. 3 repas par jour, le premier vers 10 heures alors que la coutume était de se lever à l'aube. On mangeait peu de viande, chiens sans poils élevés pour conso éventuelle. Boisson habituelle: eau, mais lors des banquets on buvait du suc d'agave (pulque). Ivresse passible d'exécution, seules les personnes âgées pouvaient boire sans se soucier des conséquences.

_ Divertissement. JEU. Jeu de balle (cf part I) et le patolli (environ petits chevaux, plateau en forme de croix, on gagnait bijoux, pierres précieuses...). Goût du risque chez les Aztèques. Perdants ruinés se vendaient comme esclaves.

_ Vie après la mort. Dépend du genre de mort destinée aux individus par les dieux. Tlalocan, paradis terrestre de l'est, réservé aux noyés ou aux morts de maladie en lien avec l'eau (on retrouve le nom "Tlaloc"). Les guerriers morts au combat ou sacrifiés se rendaient au Tonatiuh Ilhuica et devenaient des compagnons du soleil. 4 ans après, ressuscitaient sous, forme d'oiseaux colorés. Les femmes mortes en couches (accouchement= combat) étaient divinisées (les prêtres s'arrachaient leurs membres, car propriétés magiques). Les enfants se rendaient au 13e ciel, d'où ils venaient, tandis que les morts ordinaires se rendaient au Mictlan, le pays des ténèbres, royaume de Mictlantecuhtli et de son épouse. Un chien était incinéré avec le défunt. Il le guiderait à travers les Chiconahuapa, ou les 9 fleuves menant à l'Inframonde, c-à-d à la disparition définitive. Avant d'y parvenir toutefois, l'individu devait subir de nombreuses épreuves: passer entre des montagnes qui s'entrechoquent, supporter l'Itzehcayan (vent très fort, glacé et coupant), affronter des animaux dangereux (serpents, monstres acquatiques...). Certains écrits laissent entendre que les morts ordinaires avaient la possibilité de ressusciter.



Ici se termine l'exposé sur les Aztèques, n'hésitez pas à demander si vous avez des doutes ou simplement par curiosité. Les sources principales pour la partie II sont: Le numéro de la collection "Los senores del tiempo" (je n'ai pas le tilde sur mon clavier) consacré aux peuples du soleil, le VQ de Soustelle "Vida cotidiana de los Aztecas en visperas de la reconquista", et surtout l'ouvrage consacré aux Aztèques par Jacqueline de Durand-Forest dans la collection "Belles Lettres"( en français cette fois! ^^). Je vous recommande fortement ce petit livre si vous êtes intéressés par la culture et l'histoire aztèques, il est très synthétique et fournit de nombreux détails croustillants.



Bonnes révisions à tous,
Delphine.

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